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« Cécile Duflot ou la politique du logement expérimentale », François Gagnon, Président ERA Europe et ERA France

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photo : Francois Gagnon, Président ERA Europe et ERA France

On peut être d’accord ou pas avec la politique du logement de la ministre de l’égalité des territoires et du logement. On doit en tout cas reconnaître à Madame Duflot deux qualités : elle a des convictions et elle travaille. C’est sur sa méthode qu’il y a de quoi être sceptique.

En amont de la rédaction du projet de loi ALUR, pendant plusieurs mois, elle a consulté les parties prenantes, organisations professionnelles et associations de consommateurs en particulier. Le texte qui en est sorti a témoigné que cette consultation avait été un simulacre : ni les syndicats immobiliers, ni les enseignes du secteur, ni les consommateurs ne se sont reconnus dans le projet de loi. S’en est suivi une période de délicatesse entre agents immobiliers, administrateurs de biens et gouvernement.

Trois sujets fâchaient entre toutes les dispositions du texte : la suppression des honoraires de location  imputables au locataire, la composition du conseil national de la transaction et de la gestion, et la garantie universelle des loyers.

Il a fallu que la profession manifeste sa désapprobation avec force, que la ministre soit finalement  invitée à ne pas se rendre au congrès de la FNAIM, événement majeur de l’année immobilière, pour qu’elle annonce sur les ondes vouloir rouvrir la négociation. Qu’elle n’a d’ailleurs pas rouverte. Seul le résultat compte, et Cécile Duflot a profité de l’examen en commission du projet de loi à l’Assemblée Nationale pour amender son texte sur les trois sujets à l’origine de tous les différends.

Finalement, pour emprunter à Shakespeare, beaucoup de bruit pour rien. Jugez plutôt. Les honoraires de location pour le locataire sont rétablis dans leur principe, même s’ils seront plafonnés par décret et par mètre carré. La loi précisera que le conseil national de la transaction et de la gestion sera majoritairement constitué par des organisations professionnelles. Enfin, la GUL sera compatible avec les assurances de loyers impayés privées et avec la caution. Elle ne sera donc plus ni obligatoire ni universelle.

Le moins qu’on puisse dire est que Madame Cécile Duflot adopte une méthode de gouvernement étonnante qui relève du tâtonnement expérimental. Elle le fait sur des sujets majeurs, ce qui est inquiétant.

Elle s’offre en outre le luxe de déstabiliser toute la communauté des professionnels immobiliers, des  promoteurs aux gestionnaires, mais aussi celle des investisseurs, et de déstabiliser le secteur d’activité porteur de tous les espoirs de croissance. Pour l’avenir, il serait précieux que l’encadrement des activités immobilières se bâtisse avec plus de sérénité, plus de sérieux et moins de fantaisie.

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