Le nouveau record des prix de l’immobilier chasse les classes moyennes de la capitale

Les prix de l’immobilier ont fortement augmenté à Paris en un an avec une conséquence immédiate : les classes moyennes sont expulsées de la capitale.

+5,9% : c’est l’augmentation du prix moyen au m² enregistrée à Paris entre le 1er trimestre 2017 et le 1er trimestre 2018 selon nos études*. Selon le réseau Century 21, il atteint désormais 9262 € soit 520 € de plus que l’année dernière à la même époque. Cette envolée des prix semble avoir de fortes conséquences sur les ménages appartenant aux catégories sociales les moins favorisées.

Le phénomène de gentrification semble s’amplifier

Après les employés/ouvriers, qui ne représentent plus que 5,5% des acquéreurs parisiens selon nos estimations (contre près de 14% en 2009), c’est au tour des cadres moyens d’être expulsés de la capitale. Leur proportion parmi les acheteurs chute de 16,6% en un an selon nos chiffres. Ce sont essentiellement les cadres supérieurs et professions libérales qui tirent leur épingle du jeu, représentant désormais 47,4% des acquéreurs parisiens (contre 15,4% France entière). Un aveu saisissant de l’incapacité des politiques publiques menées dans la ville pour préserver la mixité sociale, conséquence notamment d’un bilan catastrophique de la Mairie en termes de constructions neuves.

Un appartement parisien coûte en moyenne 454 617 €

L’activité ne peut que pâtir de cette hausse des prix et le nombre de transactions enregistrées au premier trimestre 2018 est en recul de 3% par rapport au premier trimestre 2017. A 454 617€ en moyenne l’appartement parisien, comment les ménages les plus modestes pourraient-ils encore acheter ? Les acquéreurs parisiens font des sacrifices de surface pour pouvoir rester dans la capitale ; la superficie moyenne d’un logement parisien est en retrait de 2 m² en un an et se situe aujourd’hui à 49,6 m².

Les investisseurs sont de retour

Si les transactions à Paris sont destinées très majoritairement à la résidence principale (62,2% des acquisitions), il est à noter que l’annulation de l’encadrement des loyers a eu pour effet immédiat le retour des investisseurs. Les acquisitions à titre d’investissement locatif augmentent ainsi de +12,6% pour représenter désormais un quart des transactions parisiennes dans le panel de nos études. C’est, si l’on suit cette nouvelle tendance, 1400 logements en plus qui seraient mis sur le marché de la location en 2018 et pourraient ainsi permettre à des familles de se loger. Si on regarde cette évolution sur une période plus courte (T4 2017/ T1 2018), la part des investisseurs bondit même de 28,1 %. Un élément positif tant pour les ménages qui ne peuvent pas acheter que pour l’Etat qui y voit une source de recettes fiscales conséquente. Il serait dommageable que la loi ELAN vienne casser cette nouvelle dynamique.

France entière, la situation est toute autre

Les prix immobiliers font preuve d’une grande stabilité (s’établissant à 2519€ le m² en moyenne soit +0,3% par rapport au premier trimestre 2017) tandis que, sur les volumes, après un léger reflux de l’activité constaté en janvier, le marché reprend des couleurs et voit le nombre de transactions augmenter de +2,1% sur le premier trimestre 2018. Ces chiffres cachent cependant de très fortes disparités régionales. Ainsi, sur 12 nouvelles régions, la moitié voit ses prix augmenter (l’Ile-de- France, l’Auvergne-Rhône- Alpes, Bourgogne Franche-Comté, la Nouvelle-Aquitaine, l’Occitanie et Provence-Alpes- Côte-d’Azur) et neuf bénéficient d’une hausse d’activité (l’Ile-de- France, l’Auvergne-Rhône- Alpes, Bourgogne Franche-Comté, la Bretagne, Centre-Val-de- Loire, les Hauts-de- France, l’Occitanie, les Pays-de- la-Loire et Provence-Alpes- Côte-d’Azur), comme le démontrent nos études.

*Selon les transactions du réseau Century 21 enregistrées entre le 1 er trimestre 2017 et le 1 er trimestre 2018.

Categories: Conjoncture
Tags: immobilier
jda: