Les motifs sont nombreux mais commençons par constater que les grilles de taux pour les prêts immobiliers proposés par les banques sont, ce mois-ci encore, très stables avec même des durcissements, notamment sur les durées de 20 ans et plus.
C’est ainsi que notre baromètre mensuel des taux affiche pour ce mois de juin 2025 des fourchettes d’écart très étroites sur toutes les maturités, soit :
- Prêts relais : entre 3,00 et 3,45 % (taux indiqués hors assurance de prêt)
- Prêts sur 15 ans : entre 3,00 % et 3,30 %
- Prêts sur 20 ans : entre 3,10 % et 3,40 %
- Prêts au-delà de 20 ans : entre 3 ,10 % et 3,45 %.
Du coup, puisque cela semble être si tempéré sur les taux, pourquoi, suis-je donc si incitateur à l’action ?
C’est le bon moment !
S’agissant des intentions de la Banque Centrale Européenne, la décision de jeudi 5 juin de baisser pour la 8ème fois consécutive le principal taux directeur de 0,25 % pour le ramener à 2,00 % montre l’inquiétude de la faible croissance constatée au sein de la zone euro, quand bien même l’annonce fait davantage référence à la victoire sur la jugulation de l’inflation sur la région économique. Mais c’est ce qui accompagne cette décision qui doit nous interpeller. D’une part, le fait que cette baisse sera sans doute la dernière avant un petit moment. En clair, on a fait le travail, maintenant au marché de se reprendre en main. Ensuite parce que les rumeurs vont bon train sur un possible départ anticipé de la présidente actuelle, Christine Lagarde. La désignation de son remplacement sera à coup sûr compliqué, et sans doute fera-t elle sonner l’heure du redressement du bilan de la BCE. Là aussi, il faut décrypter : les états et les banques vont devoir se serrer la ceinture. Enfin, parce qu’il n’est pas impossible que la BCE soit sollicitée pour accompagner fortement les efforts d’investissement décidés par la Commission Européenne dans son plan de réarmement, et dans les autres défis économiques de la décennie à venir.
S’agissant du marché immobilier national, le rebond des prix constaté depuis quelques semaines déjà (fruit d’une absence de choc d’offre) se confirme. Et tandis que les pouvoirs publics prennent enfin conscience du problème du marché locatif, la tension va se poursuivre sur l’acquisition. D’autant que l’élargissement du Prêt à Taux Zéro ramène les primo-accédants sur les transactions dans l’ancien, compte tenu de la panne du neuf.
Enfin, les banques retrouvent un peu de visibilité pour caler leurs campagnes commerciales d’acquisition de nouveaux clients. En effet, la dette souveraine de la France reste sous vigilance de la part des investisseurs et des cabinets de notation (Standard & Poor’s a maintenu fin mai sa note, après que Moody’s se soit abstenue de la modifier en avril dernier), et les tensions sur le TEC 10 (cotation des emprunts d’état) se sont apaisées et maintiennent le prix aux environs des 3,20%. Les directions financières bancaires redonnent donc un peu de mou aux équipes.
On a donc des grilles de taux qui se stabilisent, et avec des offres promotionnelles d’accompagnement qui fleurissent de partout : 20 000, 30 000 € à des taux allant de 0 % à 2 % pour solvabiliser les plans de financement des porteurs de projets. Si les candidats le plus fortunés ou disposant de revenus importants gardent la main dans la négociation des taux, les primo-accédants redeviennent une cible commerciale avouée.
Au risque de me répéter : c’est le bon moment, et il ne durera peut-être pas si longtemps !