Les dernières analyses des Notaires de France (1) et de l’Observatoire national de la rénovation énergétique (ONRE) (2), bien que centrées sur l’année 2024, apportent un éclairage précis sur l’impact du DPE sur le marché immobilier en 2025.
Si la crise dont le secteur peine à sortir reste largement conjoncturelle, le fossé qui se creuse entre les biens E, F, G et le reste du parc pourrait, lui, devenir une menace structurelle pour le chiffre d’affaires de la profession.
Explications.
Les rénovations énergétiques à l’arrêt…
Selon l’ONRE la dynamique de rénovation énergétique a ralenti en 2024. 327 000 logements ont quitté le statut de passoire énergétique, contre 836 000 l’année précédente.
Plus préoccupant encore, 40 % des gains de classes DPE enregistrés sur la période ne proviennent pas de travaux, mais de la révision de la méthode du DPE appliquée aux petites surfaces.
Avec des acquéreurs de plus en plus réticents face aux classes E, F, G — et parfois même D — le marché se scinde et les professionnels doivent relever le défi de la forte négociation acquéreur, comme l’illustre l’évolution du prix des passoires thermiques.
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Une classe en moins sur le DPE équivaut à -4% pour un appartement et -8 % pour une maison
Cette semaine était présenté le Bilan Immobilier 2025 des Notaires de France, avec son traditionnel passage sur l’évolution de la valeur verte des biens. On y observe que si la part des ventes de biens E, F, G résiste en volume, c’est aux dépens des prix.
Alors qu’en 2021, une maison E se vendait 5% moins chère qu’un D toutes choses égales par ailleurs, le chiffre est désormais de -9%. La décote entre une maison G et D est quant à elle de -25% en moyenne. Du côté des appartements, la différence moyenne entre un E et un D est -4% en 2025 contre -2% en 2021. Avec un différentiel de -12% entre un appartement G et D.
Si pour certains biens cette décote reflète le prix des travaux, on observe désormais une majorité de situations où la négociation finale est largement à l’avantage des acquéreurs
Ces derniers sont peu nombreux à faire des offres, tirant mécaniquement la valeur des biens vers le bas. Être en mesure de chiffrer un budget travaux raisonnable, capable de relativiser un audit énergétique parfois pénalisant au regard des coûts de rénovation à prévoir, devient une compétence incontournable pour le conseiller immobilier.
Se démarquer dans un contexte propice à l’intermédiation immobilière
Si ces dernières années les mauvaises nouvelles s’accumulent pour les propriétaires de passoires thermiques – et pour le secteur immobilier dont le chiffre d’affaires régresse mécaniquement – le réchauffement climatique renforce plus que jamais la légitimité d’un intermédiaire en immobilier.
Il s’agit là d’une excellente occasion pour gagner des parts de marché, sur vos concurrents d’abord, mais surtout sur les ventes réalisées en PAP.
En accompagnant les propriétaires dans un environnement juridique et technique toujours plus dense, en rassurant les acquéreurs avec des services et une expertise adaptée, les professionnels de l’immobilier ont une opportunité à incarner un nouveau rôle : celui d’éco-conseiller immobilier. Un axe de différenciation durable et éprouvé pour préserver et renforcer vos parts de marché.
Pour découvrir comment l’éco-conseiller immobilier prospecte efficacement sur son secteur, consultez l’édition du 4ème trimestre 2025 du Journal de l’Agence.
1 https://www.notaires.fr/fr/bilan_immobilier_annuel
2 https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/media/8813/download?inline

