Tom Delaey, créatif holistique de l’immobilier, de la communauté Les petits génies de l’immobilier (LGPI) à la foncière solidaire

Jamais à court d’idées, Tom Delaey, fondateur des Petits génies de l’immobilier, a fédéré l’une des plus grandes communautés immobilières sur LinkedIn avant de lancer une foncière solidaire à mission, dédiée au logement des familles monoparentales.
Les petits génies de l’immobilier

Tom Delaey, une trajectoire singulière dans l’immobilier et la création

Tom Delaey n’est pas du genre à prendre la lumière des médias. Et pourtant – avec 53 000 membres inscrits au groupe d’échanges LinkedIn Les petits génies de l’immobilier (LGPI) qu’il a fondé en 2020 –, il pourrait être légitime comme porte-parole de l’industrie du real estate sur les plateaux TV.

« L’ombre me convient parfaitement, admet-il. Chaque membre de la communauté LGPI est bien plus important que ma propre personne. »

Mais, qui se cache vraiment derrière ces yeux bleus rieurs ?
Pour percer le personnage, il faut tout d’abord remonter en 1979.

À six ans, il plie bagage avec ses parents belges pour la France – la famille Delaey s’installe à Serville, dans l’Eure-et-Loir.

« Depuis cette époque, je n’ai jamais troqué la campagne pour vivre à Paris. J’ai un besoin viscéral d’être connecté à la nature et au silence pour être créatif. »

Transformer la matière

Tom Delaey baigne dans la créativité depuis son plus jeune âge.

« Mes parents m’ont transmis leur passion pour l’histoire de l’art, le mobilier et l’entrepreneuriat, rapporte-t-il. Celui qui comprend le passé peut construire avec davantage de sérénité son avenir. »

De son adolescence, il dit garder un souvenir « exceptionnel » de ses quatre années de scoutisme.

« J’ai appris qu’il était possible de transformer la matière avec presque rien. »

Cette aventure finit de le convaincre de rejoindre, post-bac, les bancs de l’École Boulle à Paris, un établissement dédié aux métiers d’art, à l’architecture intérieure et au design.

Il sera créateur de mobilier et ébéniste sinon rien.

Un chèque

Une fois ses diplômes en poche, il est interpellé par un homme qui lui demande de décorer sa boutique parisienne.

« Au bout de deux heures de discussion, je repars avec un chèque sans avoir encore créé ma société. »

À 22 ans, Tom Delaey saute à pied joint dans l’entrepreneuriat.

Pendant huit ans, son cœur bat exclusivement au rythme des Ateliers, le nom de l’entreprise qu’il bâtit avec deux associés.

« Le créatif que je suis ne pouvait pas rêver mieux comme terrain de jeu : réaliser des meubles sur mesure pour des collections de grandes marques, agencer des magasins, hôtels et lieux aux réglementations complexes (ERP, IGH) », savoure-t-il encore vingt ans plus tard.

Cette vie professionnelle à cent à l’heure lui vaut pour sacrifice sa vie amoureuse.

Au milieu des années 2000, Tom Delaey prend donc une décision radicale : revendre ses parts dans Les Ateliers.

Risk manager

En 2005, plusieurs opportunités s’offrent à lui, dont celle d’emprunter les sentiers du real estate.

Parce que l’inconnu lui a toujours ouvert des portes, Tom Delaey finit par céder au chant des sirènes de CBRE, conseil en immobilier, où il va enchaîner deux septennats, avec pour thématique principale la commercialisation de bureaux.

« Dans cette maison, j’ai créé le poste de risk manager. »

Son employeur s’opposera toutefois à sa volonté d’ajouter le mot « opportunity » à ce titre.

« Déceler un risque, c’est une opportunité pour bien investir dans l’immobilier », persiste-t-il encore.

De l’entrepreneuriat au nautisme

En 2019, l’entrepreneuriat lui tend à nouveau les bras : il quitte CBRE pour lancer une start-up dans le nautisme.

Avec sa femme, ce passionné de navigation réalise un tour de France en camping-car afin de convaincre les professionnels du secteur de louer leur matériel sur sa plateforme Liboat.

Si le concept fait mouche – 300 000 € sont levés, dont une partie apportée par la BPI –, le Covid-19, les confinements et le tourisme en berne contrarient leurs ambitions.

L’aventure Liboat prendra fin en 2023.

Simplicité & partage

Jamais à court de créativité, Tom Delaey jette les bases du groupe Les petits génies de l’immobilier sur LinkedIn en mai 2020.

« Nous sommes là au cœur de la crise sanitaire qui n’a pas encore révélé tous ses impacts dans le real estate. »

En trois semaines, 1 500 acteurs du secteur rejoignent cette communauté d’échanges, où il est possible de publier du contenu et d’élargir son carnet d’adresses.

Une grille éditoriale hebdomadaire est déclinée avec de la formation, de l’architecture, du juridique ou encore de l’investissement.

Près de six ans plus tard, le succès de LGPI ne se dément pas.

« Nous accueillons 10 000 nouveaux membres par an et dénombrons 140 000 lecteurs hebdomadaires et un million de vues par semaine, se félicite-t-il. Rejoindre cette communauté, c’est partager quatre valeurs que sont la simplicité, l’authenticité, le partage et la réciprocité. »

Ici, pas d’adhésion classique.

Seule une participation de 6 € TTC est demandée pour participer à l’un des trois afterworks annuels dans l’une des 60 villes de six pays différents (France, Belgique, Suisse, Espagne…) où LPGI Club est présent.

« Grâce à plus de 160 ambassadeurs LPGI, ces évènements permettent de connecter physiquement et naturellement des professionnels entre eux. »

Solidaire

Nullement motivé par le profit – « on ne peut pas bâtir une communauté et se dire que l’on va gagner beaucoup d’argent » –, Tom Delaey a lancé, l’an dernier, Toi et moi pour un toit.

« Cette association est le fruit de ma rencontre avec David Catelain (ex-directeur général de Business Immo) et Stéphanie Uzan (formatrice en immobilier), avec qui nous nous consacrons à soutenir les familles monoparentales en activité professionnelle confrontées à des difficultés d’accès au logement. »

Ce trio décline une formation pour restaurer la confiance entre propriétaires et locataires, identifiée comme le principal obstacle à la location.

Dans une crise du logement sans précédent, le tandem Delaey/Catelain vient de poser les jalons de la foncière solidaire LPGI.

« Notre rencontre avec Erwann Le Guilcher a fait émerger des perspectives ambitieuses pour concrétiser nos engagements. »

L’objectif ?
Acquérir des immeubles à réhabiliter ou des programmes VEFA non écoulés pour loger des familles monoparentales actives, trop souvent exclues du résidentiel classique.

« Actuellement en sourcing avec des investisseurs institutionnels, notre foncière solidaire à mission sera en capacité de déployer 20 à 70 millions d’euros par an pour investir, rénover et gérer un parc de logements où l’accessibilité, la performance environnementale et l’inclusion seront au cœur de chaque projet. »

Tom Delaey est bien plus qu’un facilitateur de business, c’est un créatif holistique.


🔗 Groupe LinkedIn « Les petits génies de l’immobilier »
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Aurélien Jouhanneau: