Aujourd’hui, 3300 agences immobilières – soit environ 15 500 collaborateurs – partagent leurs mandats exclusifs via Amanda, l’ex-Fichier Amepi. Via sa nouvelle stratégie de développement, l’association aimerait atteindre 4000 agences d’ici la fin de l’année. Rencontre avec le président Bahi Khoury, à l’occasion d’IMMO 2025, le congrès immobilier organisé par la FNAIM début décembre.
Quel accueil est réservé au nouveau nom du Fichier Amepi, Amanda ?
Lorsque nous avons annoncé ce changement de nom au cours de notre assemblée générale annuelle, l’accueil a été globalement enthousiaste !
Aujourd’hui, ce nom s’installe doucement.
Mon rôle, depuis mon élection en tant que président, est d’expliquer ce changement, qui s’accompagne d’une nouvelle stratégie de développement.
Jusqu’alors, nous communiquions uniquement auprès des professionnels de l’immobilier. En 2025, nous avons souhaité nous adresser au grand public, notamment aux clients des agences immobilières qui adhèrent à l’association.
Or, le nom de « Fichier Amepi » n’évoquait rien aux acheteurs comme aux vendeurs. Avec le conseil d’administration, nous avons donc opté pour un prénom féminin – Amanda – qui reprend la notion de mandat et une signature (« Mandats partagés, bien valorisés ») qui explique clairement aux clients la valeur ajoutée de notre service.
Quels sont les freins que vous identifiez dans l’adoption d’Amanda ?
La difficulté que l’on rencontre le plus, c’est de convaincre les agents immobiliers de partager leurs biens avec leurs confrères.
Souvent, les directeurs d’agences sont convaincus de l’intérêt du mandat exclusif partagé, mais leurs collaborateurs ont des craintes. Or, il faut l’adhésion de tous.
En 2025, nous avons ainsi mis en place une formation auprès des agents immobiliers et de leurs collaborateurs pour expliquer comment utiliser Amanda et rappeler quels arguments valoriser auprès des vendeurs en fonction de leurs attentes.
Lorsque des réticences émergent, c’est souvent parce que les équipes craignent le non-respect des règles. Or, nous avons un service des bonnes pratiques créé par Cédric Lavaud qui, toutes les semaines, s’assurent que les règles éthiques sont respectées au sein du fichier.
Ce service, encore peu connu, a pour ambition de favoriser la co-fraternité entre les professionnels.
L’un de nos objectifs est de réaliser une refonte de notre plateforme BtoB afin d’aider les adhérents à partager leurs biens plus facilement.
Nous axerons également notre communication auprès du grand public, notre nouvel ambassadeur.
Notre force de vente devrait, quant à elle, être restructurée sur le terrain, l’enjeu étant d’atteindre 4000 adhérents d’ici fin 2026.
En tant qu’organisation facilitante, nous savons que le partage de mandats est l’avenir de notre métier. Ce que nos clients exigent de nous, c’est que nous travaillions entre confrères pour mieux les servir.
Les chiffres leur donnent raison. Aujourd’hui, un bien met entre 90 et 92 jours en moyenne à se vendre dans le cadre d’un mandat exclusif. Lorsque ce dernier est partagé, le délai moyen est en-deçà des 60 jours.
Par ailleurs, nous constatons que les honoraires sont moins négociés par nos clients. C’est donc vertueux pour tous.
Aurélie Tachot est une journaliste spécialisée dans l'immobilier, qu'elle aime aborder sous le prisme des innovations, notamment technologiques. Après avoir été rédactrice en chef de plusieurs médias spécialisés, elle collabore avec Le Journal de l'Agence afin de rédiger des articles d'actualité sur les acteurs qui font l'immobilier d'aujourd'hui et qui feront celui de demain.