Crédit immobilier : des taux stables mais pour combien de temps ? Le bilan Cafpi

Les taux de crédit immobilier devraient rester bas dans les prochains mois, si l’on en croit les chiffres du courtier Cafpi. Une bonne nouvelle pour le secteur d’après Philippe Taboret, Directeur général adjoint, qui avertit toutefois sur un futur changement de conjoncture.

Business Signing and analyzing a contract buy - sell house, insurance agent analyzing cost about home investment loan Real Estate, Concept mortgage loan approval.

Tous les professionnels de l’immobilier le disent : la période de mars à juin est la plus propice aux ventes de logement. Avec les beaux jours, les biens sont mis en valeur et le moral des acquéreurs reprend des couleurs ; ils sont plus disposés à concrétiser leurs projets, qui plus est en période de déconfinement. L’occasion pour la Cafpi, courtier de référence en prêt immobilier et rachat de crédits, de livrer sa « météo des taux » avec l’éclairage de Philippe Taboret, Directeur général adjoint.

Des taux stables pour les acquéreurs grâce aux efforts anti-crise

Premier constat pour ce mois de mai 2021, les taux moyens obtenus par Cafpi pour ses clients sont stables sur toutes les durées : avec 0,48 % sur 10 ans ; 0,68 % sur 15 ans ; 0,84 % sur 20 ans et 1,06 % sur 25 ans. Du côté des barèmes proposés par les banques pour le mois de juin, les taux sont stables aussi par rapport aux mois précédents avec pour les meilleurs profils d’emprunteurs : 0,33 % sur 10 ans ; 0,48 % sur 15 ans ; 0,63 % sur 20 ans et 0,88 % sur 25 ans. Philippe Taboret, Directeur général adjoint de Cafpi, explique cette conjoncture : « Certes il y avait une crainte sur la hausse des OAT (Obligations Assimilables du Trésor), qui est d’ailleurs en territoire positif à 0,27 % en mai. Mais les banques n’ont pas réagi par une hausse des taux, que ce soit dans les taux signés ou dans leurs barèmes, grâce à un discours très rassurant de la Banque Centrale Européenne ».

En effet, dès le mois de mars 2021, la BCE a notamment confirmé la poursuite de son Programme d’achats d’urgence face à la pandémie (PEPP) ; un dispositif de soutien à l’économie en zone euro, qui a permis de limiter la spéculation sur le marché obligataire et par conséquent les risques de remontée des taux. « Par ailleurs, nous n’observons pas d’emballement sur les taux aux Etats-Unis, malgré un redémarrage de l’activité déjà bien amorcé et une inflation plus forte qu’en Europe » commente Philippe Taboret. Pour rappel, il y a environ six mois d’écart entre les Etats-Unis et l’Europe sur la reprise de l’activité et la sortie de la crise sanitaire. « Ce qui nous laisse à penser qu’il ne devrait pas y avoir de remontée des taux cet été » précise-t-il.

Les projets immobiliers s’accélèrent avec le déconfinement

En 2021, la consommation reprend ainsi bon train. Si l’immobilier s’en sortait déjà bien grâce à l’attachement des Français pour la pierre et à la faculté d’adaptation des professionnels, le secteur profite désormais du déconfinement. D’autant plus que la réouverture des agences facilite les démarches. « Les projets d’acquisitions qui ont longuement mûri pendant les périodes de restrictions de déplacements se débloquent aujourd’hui. Pour preuve, la production de nouveaux dossiers en mai 2021 est deux fois plus élevée qu’en mai 2020 » confirme Monsieur Taboret. La forte demande de crédits annonce alors un été dynamique pour la concrétisation des projets immobiliers.

Même l’immobilier neuf a repris des couleurs, avec +12,8 % de ventes au premier trimestre 2021 par rapport à 2020. Pourtant, d’après le Directeur général adjoint de Cafpi, « cette hausse de la vente de logements neufs n’est pas forcément une bonne nouvelle, car le fort recul de la délivrance de permis de construire et d’une manière générale le manque de constructions, entraîne irrémédiablement une baisse des stocks, qui a pour répercussion une hausse des prix de l’immobilier ancien, où se reportent les acheteurs à la recherche d’un bien ».

Des mesures gouvernementales pour la relance de la construction

Pour favoriser la relance de la construction de logements, le gouvernement a donc réagi avec plusieurs mesures, telles que le plan friche ou la création de la commission présidée par François Rebsamen, ayant comme objectif la facilitation de la délivrance des permis de construire. Philippe Taboret nuance toutefois : « Ce sont de bonnes annonces, mais elles ne seront pas suffisantes pour relancer l’ensemble du marché immobilier. La simplification de la réglementation et des mesures de soutien à l’accès à la propriété seront nécessaires pour permettre à tous les Français de se loger ».

Le dernier trimestre 2021 pourrait bien s’assombrir

D’après le Directeur général adjoint de Cafpi, si rien n’est fait, la dernière partie de l’année pourrait ainsi être beaucoup moins rose. Une remontée des taux d’intérêt, même faible, pourrait compliquer le processus d’accession, notamment pour les profils d’emprunteurs les plus fragiles qui subiraient un alourdissement des charges. L’effet ciseaux avec le taux d’usure entraînerait de surcroît l’exclusion d’emprunteurs pourtant solvables.

« Par ailleurs, les banques qui auront réalisé une belle production durant le premier semestre et qui pourraient avoir un rappel à l’ordre cet été avec les contrôles du Haut Conseil de stabilité financière (HCSF), seront peut-être amenées à refermer le robinet du crédit », avertit Philippe Taboret.

La conclusion que Cafpi peut en tirer ? C’est le moment d’acheter ! D’une part, les acheteurs ont eu le temps de préparer leurs projets immobiliers et d’autre part, les conditions de financement sont favorables à leur réalisation.

 

Categories: Financement
jda: