Immobilier : l’intérêt des Français ne faiblit pas

Un marché de l’ancien qui se porte au mieux, un besoin d’espace et de nature, un attrait pour les villes moyennes... Voici les premiers éléments révélés par le bilan dressé à 9 mois de l’année 2021 par le réseau Laforêt. Décryptage d’un marché sur lequel les différents confinements ont clairement laissé des traces.

Avec des taux d’intérêt toujours très bas et malgré des conditions d’octroi de prêts durcies, notamment pour les primo-accédants, le marché de l’immobilier ne devrait pas connaître d’essoufflement d’ici la fin de l’année. Une dynamique qui profite largement aux villes moyennes et aux environnements ruraux, mais qui annonce surtout un nouveau volume record de transactions dans l’immobilier ancien, qui pourrait même battre celui de 2019.

Le nombre de transactions a ainsi augmenté de 23 % sur les 9 premiers mois de l’année 2021, par rapport à 2020. Toujours sur la même période, la demande progresse également de 18 % au national et confirme ainsi l’appétence des Français pour la pierre.

Les régions et les maisons ont le vent en poupe

Avec + 18 % au niveau national, la demande pour les maisons progresse fortement par rapport aux appartements qui n’augmente que de 10 %, traduisant l’envie des Français de gagner en surface et de disposer d’un extérieur. Avec une demande en hausse de 12 %, Paris renoue avec la croissance après une année 2020 plutôt calme.

L’Île-de-France confirme, quant à elle, son dynamisme avec + 13 %, notamment la seconde couronne où l’offre de maisons est encore abondante.

Dans les régions, les acquéreurs s’éloignent des grandes métropoles pour rejoindre la périphérie, où ils vont chercher de l’espace, de la verdure et du calme. Leur leitmotiv ? Gagner en confort de vie. De nombreux de candidats à l’achat expriment ainsi au sein des agences Laforêt leur envie de cultiver leur potager pour gagner en autonomie et en qualité alimentaires, reflétant de nouvelles aspirations.

Une pénurie d’offres sur un marché déjà très tendu

Au niveau national, l’offre de biens disponibles à la vente régresse de 18 %.  Avec + 24 %, l’offre semble toutefois se reconstituer progressivement sur Paris, mais cette hausse ne représente en réalité que quelques biens supplémentaires par agence. Cette évolution s’explique notamment par à la remise sur le marché de meublés touristiques dans les grandes métropoles, où les touristes peinent encore à revenir.

En Île-de-France, les maisons marquent un léger recul de 6 % tandis que les appartements progressent (7 %), rééquilibrant ainsi le marché. Enfin, les régions illustrent là encore leur dynamisme, avec une offre qui régresse de 26 % sur les 9 premiers mois de l’année. Les agences immobilières n’ont jamais eu aussi peu de biens à proposer et le marché est en flux tendu, notamment sur les maisons individuelles.

Les prix augmentent sauf à Paris

D’une manière globale, les prix au m2 enregistrent une légère accalmie, mais continuent toutefois de progresser avec + 4,9 % au niveau national et un tarif moyen à 3 345 euros par m2. L’effet de rareté soutient la hausse des prix, en particulier pour les maisons qui affichent + 7,1 % contre + 4,3 % pour les appartements. Avec une hausse globale de 7,3 %, voire de 8,3 % pour les maisons, et un prix moyen à 2 398 euros le m2, les tarifs en région s’emballent. Une évolution qui s’explique notamment par l’arrivée de citadins au pouvoir d’achat élevé qui n’hésitent pas à acheter au prix fort. Quant à la capitale, qui est toujours privée de sa clientèle internationale, la baisse constatée l’an dernier s’amortit avec – 0,8 % et prix moyen du m2 à 10 430 euros. Autre point à noter, à l’inverse de ce qui se passe en région, la hausse des prix en Île-de-France concerne davantage les appartements (+ 4,6 %) que les maisons (+ 3,8 %). Les acquéreurs semblent ainsi ne plus pouvoir s’aligner ou n’ont plus désormais la volonté d’acheter à n’importe quel prix.

Des délais de vente toujours plus courts

Conscients que le secteur immobilier échappe à la crise, les acheteurs se décident toujours plus vite. Les délais de vente régressent ainsi de 14 jours au national, passant à 78 jours. Et c’est encore une fois en région que la tendance est la plus marquée, avec une chute de 18 jours par rapport aux 9 premiers mois de 2020, et même de 22 jours par rapport à la même période en 2019, passant à 81 jours. Le délai de vente en Île-de-France s’établit à 63 jours, soit une perte de 13 jours en 12 mois. Les acquéreurs ayant peu de temps pour se positionner, la négociation sur le prix à la vente évolue peu par rapport à 2020. Elle est en moyenne de 4,5 % au niveau national.

«Il est fort probable que l’on se dirige vers une nouvelle année record, après celles de 2018, 2019 et 2020. Le marché de l’immobilier ancien est définitivement le grand gagnant de l’après-Covid-19. La volonté d’une partie de la population d’exercer son activité en télétravail plusieurs jours par semaine se traduit concrètement par des acquisitions de surfaces plus grandes à l’extérieur des grands centres urbains.» Yann Jéhanno, Président du réseau Laforêt

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