Administrateur de biens : un métier de passion

Gilles Frémont a 24 ans lorsqu’il débute sa carrière de gestionnaire. 20 ans plus tard, il ne le regrette pas. Il témoigne de son parcours professionnel qui mêle passion, humain et expertise. Une histoire de vie comme on les aime au Journal de l’Agence…

??????????

« Je suis fier et heureux de fêter mes 20 ans au cabinet Corraze. Ma première entreprise, je ne l’ai jamais quittée.

Ma patronne était la mère d’un copain à moi au lycée. A l’apéro du vendredi soir, je lui racontais mes entretiens d’embauche chez le seul gros et connu de l’époque. Il me dit alors, « attends ma mère a un petit cabinet, elle cherche un gestionnaire ». J’y suis encore, un lien affectif, presque de parenté.

Mon premier dossier fut un sinistre incendie, on ne pouvait faire plus complet : experts, entreprises et copropriétaires inquiets qu’il fallait rassurer. J’ai compris de suite que le syndic était la pierre angulaire.

Au deuxième jour ma patronne me dit : «Tiens, voilà ta liste d’immeubles, tu sais ce que t’as à faire, si tu as besoin de moi tu viens me voir ». Le management à l’ancienne et familial, un mélange d’autorité, de débrouille et de protection, j’ai continué lorsqu’elle m’a promu directeur copropriété 5 ans plus tard.

Les premiers temps, je les regarderais faire leurs AG, elle et son ancien associé. Deux styles opposés, mais un point commun, la maîtrise de son sujet, la captation de son auditoire. Je me suis dit ok, il faut de la tchatche, c’est un métier pour moi.

Il n’y avait pas encore de mails, que du téléphone, toujours trois lignes en attente. Et du courrier, des tonnes de courrier. Ta réponse devra toujours être au-dessus de chaque lettre. Voilà ce que j’ai appris. Sois concis dans tes convocations. Voilà ce qui m’a été enseigné.

Je me suis enfermé pendant 10 ans dans mon travail, courbé sur la loi de 65 et sa jurisprudence, je voulais tout savoir. 10 ans, le cap que je m’étais fixé pour devenir légitime, briscard.

Après quoi j’ai commencé à lever la tête, à m’intéresser au syndic en tant que tel. Et j’ai vu des choses qui m’ont blessé. Comment ce métier que j’aime peut-il être autant décrié ? Les attaques, les critiques, je les ai prises pour moi. Les jeunes qui ne connaissent pas le métier, on va aller les chercher. Les adversaires qui nous calomnient, on va leur répondre.

Aujourd’hui mon portefeuille est toujours constitué à plus de 80 % de mes tout premiers immeubles. Je me souviens de ces CS qui me mettaient le grappin, ils ont lâché prise avec le temps. Ils m’ont fait évoluer. La patience et le travail sont vos meilleurs atouts. Je m’applique comme au premier jour. J’avais 24 ans.

Les trois premières années j’ai voulu arrêter plusieurs fois : beaucoup de violence dans notre métier, du frontal en fait. Mais je me suis dit Gilles : qu’est-ce que tu vas faire de ta vie ? Aujourd’hui pour rien au monde, je ne changerais de métier : il vous malmène et vous endurcit, les deux versants de la médaille.

Je me souviens de cette veille au soir, lorsque j’ai dit à mon père que j’allais faire syndic, assis à la table de notre appartement logé sous les toits de Paris. Il m’a dit bon courage. Il avait raison, je me suis accroché. Aujourd’hui 20 ans plus tard, je suis sûr qu’il serait très fier de moi. »

 

Categories: Actu
Gilles Frémont: Gilles Frémont est né le 27.07.1979 à Béziers. Il est titulaire d'un DESS de droit immobilier et de la construction à Paris 2 Panthéon-Assas (promotion 2003). Gestionnaire de copropriété et Directeur de copropriété au cabinet Corraze depuis 2003. Il est aussi Président-Fondateur de l’ANGC (Association Nationale des Gestionnaires de Copropriété), créée en 2016. Auteur du livre « Vis ma vie de syndic » chez Edilaix paru en 2022 on le retrouve également sur Radio Immo sur la chronique Copropriété. Il est aussi Formateur pour ANGC FORMATION et Intervenant formateur à l’Universite Toulouse 1 Capitole et Co-organisateur avec l’ANGC des Solucop (salon dédié à la copropriété et aux syndics).