Conséquence d’une tension accrue sur le marché immobilier de la location, la falsification des dossiers de location est devenue, en quelques mois un phénomène massif. Les professionnels de l’immobilier sont les premiers à l’observer sur le terrain.
Si la falsification des dossiers des candidats à la location a toujours existé, les professionnels de l’immobilier sont les premiers à constater, depuis plusieurs mois, l’ampleur massive prise par ce phénomène. En effet, d’après le site de gestion locative Imodirect, les fraudes au dossier de location ont augmenté de 20 % en 2023 par rapport à l’année 2022. En région parisienne, un candidat sur cinq aurait même trafiqué son dossier pour trouver un logement en 2023, contre un candidat sur huit en province.
Des comportements frauduleux liés à la situation du marché
Pour de nombreux Français qui témoignent par exemple auprès de Capital ou RTL, « trafiquer ses fiches de paie est souvent perçu comme le seul moyen de décrocher un appartement dans les zones tendues ».
Comme le détaille une enquête réalisée par le journal Le Monde, l’objectif des candidats fraudeurs n’est pas réellement de tromper les propriétaires, mais plutôt d’ « arranger » leur dossier en falsifiant une seule ou certaines pièces du dossier, afin de le faire passer devant celui des autres concurrents à la location. Il peut par exemple s’agir de retoucher un certificat de scolarité pour se faire passer pour étudiant et bénéficier dela prise en considération de garants, de maquiller un CDD en CDI, d’augmenter son ancienneté chez l’employeur, d’effacer une période d’essai ou de gonfler un peu sa fiche de paie. La vérification de l’authenticité des bulletins de paie est d’ailleurs une véritable problématique.
Et pour cause, la concurrence sur le marché de la location est rude : « une seule annonce peut générer plus d’une centaines d’annonces » observe Fabrice Houlé, fondateur et CEO de la plateforme Zelok. « Nous voyons régulièrement 80, 90, 100 dossiers pour un seul logement » explique-t-il. Selon lui, « il s’agit d’un véritable enjeu stratégique pour les professionnels de l’immobilier, qui ne peuvent pas prendre ces chiffres de falsification à la légère. Ceux-ci sont responsable de la qualification du dossier de chaque candidat locataire ».
Un enjeu stratégique pour les professionnels de l’immobilier
Alors, quels sont les bons réflexes à avoir ? Interrogée par France TV Info, Charlie Cailloux, conseiller juridique pour Particulier à Particulier, recommande d’exiger que les locataires viennent avec les originaux de leurs pièces lors des visites, «tout simplement parce que c’est un peu plus difficile de falsifier un original qu’une simple copie en noir et blanc ».
Ensuite, se référer à l’avis d’imposition ! Le site impôts.gouv.fr propose un service gratuit de vérification de conformité des avis d’imposition : VERIFAVIS. Il suffit d’entrer le numéro fiscal du candidat locataire et la référence de son avis d’imposition soumis afin que la plateforme délivre, ou non, une mention de conformité.
Par Emilie, il y a 4 mois
Il faut scanner le 2D doc avec une appli pour savoir si l’avis est bon Mais ce sont les bulletins de salaire le vrai problème