« Avec Bienici.com, nous lançons « le » portail commun de la profession », Jean-François Buet, Président de la FNAIM et Alain Duffoux, Président du SNPI

Agents immobiliers, promoteurs, administrateurs de biens, sont désormais associés dans le consortiun Bienici.com. Rencontre avec Jean-François Buet, président de la FNAIM et Alain Duffoux, président du SNPI.

JDA : Qu’est-ce que Bienici.com ?

Jean-François Buet : C’est un portail de petites annonces immobilières nouvelle génération lancé par les professionnels de l’immobilier à destination du grand public. Les quatre principaux syndicats de l’immobilier que sont la Fnaim, le SNPI, l’Unis et la FPI sont partie prenante de l’aventure. Et les grands réseaux immobiliers, tels Century 21, Orpi, Laforêt, ERA, l’Adresse, Guy Hoquet, siègent aussi au conseil d’administration. Nous nous sommes donné les moyens de notre ambition. Après deux années de travail en commun et quelques millions d’investissement, nous sommes fiers de notre bébé. Ensemble, nous allons faire bouger les lignes de la recherche immobilière.

JDA : Concrètement comment comptez-vous bousculer le marché ?

Alain Duffoux : C’est très simple, nous exerçons un métier de commerçant et notre moteur est de servir au mieux le client final ! En utilisant une technologie jusqu’ici réservée  au monde du jeu vidéo, Bienici.com offre à l’internaute une expérience immersive utilisateur unique.

Le site joue à fond la carte de la géolocalisation et se distingue par son ergonomie, sa facilité d’utilisation et la rapidité d’affichage des biens recherchés. L’internaute trouve tout de suite ce qu’il cherche et peut se faire une idée en un simple coup d’oeil de la vie du quartier (transports en commun, écoles, restaurants…). Avec la 3D, ce que nous proposons, c’est une véritable rupture technologique.

Jean-François Buet Prendre soin de ses clients pour Bienici.com, c’est également mettre un point d’honneur à être aux côtés de ses clients professionnels de l’immobilier. Avec cette initiative commune, la profession reprend son destin en main. Il n’était effectivement pas question pour nous de vivre ce que connaissent les hôteliers, qui sont devenus de plus en plus dépendants de sites de réservation comme Booking.com.

JDA : Vous voulez couper l’herbe sous le pied de leboncoin ?

Alain Duffoux : Pourquoi pas, il y a de la place pour tout le monde sur ce marché et nous sommes bien évidemment pour la concurrence. Plus il y a de sites, plus il y a de concurrence. Le consommateur doit avoir le choix. Nous répondons cependant à une demande pressante de nos confrères qui sont effectivement lassés des annonces fourre-tout de leboncoin. Avec Bienici. com, nous souhaitons proposer une offre maîtrisée par les professionnels de l’immobilier au bénéfice des consommateurs. Les professionnels de l’immobilier qui alimentent les portails en petites annonces ne souhaitent pas être considérés uniquement comme des vaches à lait.

Il n’est en effet pas logique d’enrichir, grâce à nos données, les sites en petites annonces, puis de repayer ensuite pour accéder à nos datas compilées. La valeur ajoutée obtenue grâce à notre travail bénéficie aux sites d’annonces et nous est refacturée sans tenir compte de nos apports. À moyen terme, nous ambitionnons d’ailleurs de redonner aux professionnels la maîtrise de leurs données.

JDA : De quels atouts disposez-vous pour lutter contre les grands portails ?

Jean-François Buet : Bien sûr, nous nous appuyons sur le savoir-faire de professionnels de l’Internet, mais notre véritable force c’est d’être issus du sérail de l’immobilier ! Ce qui nous a poussé à créer LE portail des professionnels de l’immobilier, c’est également la complexité de la réglementation en matière de petites annonces qui échappe aux grands portails.

En effet, seuls les professionnels de l’immobilier sont à même de coller à l’accroissement des contraintes édictées dans la loi Lefèvre, d’abord, puis dans l’article 6-1 de la loi Hoguet, tel qu’il a été créé par la loi Alur. Suite aux nombreux contrôles effectués par la DGCCRF, nous nous devons par ailleurs d’être exemplaires en ce qui concerne la rédaction des petites annonces. Les agents vendent un service à un client, ils ne touchent ni commission, ni frais; ils perçoivent des honoraires en contrepartie de services et de prestations. Sur BienIci.com, nous n’employons pas de gros mot comme FAI par exemple.

JDA : « Frais d’agence  inclus » est devenu un gros mot ?

Jean-François Buet : Effectivement. Lorsqu’un mandat de vente prévoit que les honoraires sont à la charge du vendeur, il ne faut surtout pas ajouter un quelconque acronyme pour le signifier (FAI/CC/HC/ HAI). Le mentionner expose en effet le professionnel à une requalification par la DGCCRF.

JDA : Un exemple ?

Jean-François Buet  Dans le cas d’un mandat de vente, honoraires charge vendeur, à  200 000 euros et pour lequel les honoraires s’élèvent à 10 000 euros, le prix à afficher est de 200 000 euros, sans aucune autre mention. En revanche, si les honoraires sont à la charge de l’acquéreur, l’annonce doit indiquer en toutes lettres : « Prix en euros dont X % d’honoraires TTC à la charge de l’acquéreur».

JDA : Quels sont vos objectifs chiffrés à moyen et long terme ?

Alain Duffoux : Nous devrions atteindre assez rapidement un million de petites annonces de logements à vendre et à louer, neufs ou existants. Et nous visons de dépasser le million d’ici le mois de juin prochain. À terme, nous ambitionnons de présenter la plus large offre du marché français.

JDA : Combien coûte pour une agence de diffuser ses annonces sur Bienici.com ?

Alain Duffoux : Nous proposons aux professionnels deux formules d’abonnement offrant un nombre illimité d’annonces, à 70 euros ou à 150 euros par mois selon les fonctionnalités, les options de visibilité ou de reporting. Et pour inciter les agents immobiliers à nous rejoindre au plus vite, nous leur offrons les six premiers mois. Propos recueillis par Ariane Artinian©byBazikPress©ChristopheLebedinsky/BazikPress

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