Rénovation énergétique : le dispositif MaPrimeRénov bientôt suspendu ?

Nouveau coup de tonnerre pour le secteur de l’immobilier ! Selon une information révélée ce matin par Le Parisien, le Gouvernement s’apprêterait à suspendre le dispositif MaPrimeRénov dès le mois de juillet. En cause : des soupçons de fraudes massives et un budget déjà épuisé.  

Créé en 2020 pour soutenir les particuliers dans leurs travaux de rénovation énergétique, ce dispositif, géré par l’Agence nationale de l’habitat (Anah), a pourtant permis à des millions de Français d’améliorer l’efficacité énergétique de leurs logements. Alors que le Gouvernement avait promis plus de visibilité, cette décision pourrait priver, dès cet été, des centaines de milliers de ménages de la possibilité de rénover leur logement et de réduire leurs factures d’énergie.

C’est aussi un mauvais signal envoyé au marché immobilier dont la reprise tant annoncée est plus longue que prévue. L’État avait déjà serré la vis en allouant seulement 2,3 milliards d’euros pour 2025 au dispositif, soit un budget déjà en forte baisse de 1 milliard par rapport à l’année précédente.

Des caisses vides avant l’heure

Selon Le Parisien, « Les crédits prévus pour l’ensemble de l’année 2025 sont déjà pratiquement intégralement consommés », lui a indiqué une source proche du dossier. Dans un contexte budgétaire extrêmement tendu, le Gouvernement réfléchirait ainsi à suspendre le dispositif MaPrimeRénov’ dès juillet prochain, et au moins jusqu’à la fin de l’année. A noter tout de même que les ménages dont le dossier a d’ores et déjà été validé devraient percevoir le financement comme prévu, mais les nouvelles demandes pourraient être retoquées. 

Si le ministère du logement a confirmé qu’une suspension temporaire de MaprimeRénov’ est bel et bien envisagée, rien n’a, à ce stade, encore été véritablement acté.

« La lutte contre la fraude ainsi que la réduction des délais d’instruction des dossiers demeurent des priorités », a ainsi tempéré auprès du Parisien l’entourage de la ministre Valérie Létard.

La proposition du député de la majorité Thomas Cazenave, qui vise à renforcer les contrôles contre les fraudes aux aides publiques et qui a définitivement été adoptée à l’Assemblée nationale en mai dernier, pourrait grandement y participer.

Une décision brutale pour les acteurs du secteur

Pour autant, cette révélation prend aujourd’hui de court tout un secteur déjà fragilisé par les retards de paiement, les contrôles et l’instabilité budgétaire permanente.

« Cette décision brutale compromettrait la dynamique de la rénovation énergétique dans notre pays. Elle enverrait un signal d’instabilité aux ménages comme aux professionnels du secteur, alors même que la transition écologique exige au contraire clarté, cohérence et continuité », s’est ainsi inquiété Stéphane Troussel, président de l’Agence Nationale pour l’Information sur le Logement (ANIL), dans un communiqué.

Même consternation de la part de Frédéric Utzmann, président d’Effy, entreprise spécialisée dans les travaux de rénovation énergétique : « Si cette suspension était confirmée, elle serait purement scandaleuse ! Dès le mois de janvier, nous lancions l’alerte sur le sous-dimensionnement des crédits alloués à MaPrimeRénov’ pour cette année, et demandions des ajustements simples permettant d’assurer un meilleur équilibre budgétaire en baissant les taux de subventionnement, en contrôlant mieux le coût des travaux éligibles et en bloquant les subventions demandées par l’intermédiaire d’opérateurs qui abusent du dispositif… ». Et de regretter : « Rien n’a été modifié et on a refusé de voir le problème qui devient aujourd’hui criant. […] Suspendre cette aide, c’est tuer une dynamique pourtant positive et condamner la filière et tous les emplois qui en dépendent dans les territoires ». De nouvelles annonces du ministère du Logement devraient être effectuées avant la fin du moins de juin.

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Stéphanie Marpinard: Après avoir évolué pendant 10 ans au sein d'un groupe spécialisé dans les médias étudiants, l’orientation professionnelle et la gestion de carrière, en tant que rédactrice en chef adjointe, Stéphanie Marpinard a choisi de travailler à son compte et collabore depuis à différents médias. Ses domaines de prédilection sont entre autres l'immobilier, l'emploi et les ressources humaines.