Dans votre discours d’ouverture d’Immo 2025, vous avez indiqué que la crise de l’immobilier laissait peu à peu sa place à une crise du logement…
La crise de l’immobilier est née d’une dégradation du pouvoir d’achat des Français, qui elle-même fait écho à l’augmentation subite des taux d’intérêts. Celle-ci a lourdement impacté les ménages et les a empêché d’investir dans l’immobilier.
En 2025, la baisse des taux conjuguée à la baisse des prix consentis par les vendeurs a toutefois permis au marché de retrouver un équilibre.
Si la crise de l’immobilier semble derrière nous, la crise du logement est devant.
Cette dernière n’est pas soumise à des variations bancaires : elle dépend de l’adéquation entre l’offre et la demande. Or, la construction neuve est insuffisante, l’offre locative est inadaptée dans le parc social et privé, l’accession à la propriété est compromise. Tous ces segments sont en tension.
La crise du logement – inéluctable – est due à notre incapacité à proposer une offre suffisante pour satisfaire les besoins des Français.
Les pouvoirs politiques sont-ils les seuls responsables de cette crise du logement ?
Oui ! Ce que je constate, c’est que les 7 ministres du logement qui se sont succédé depuis la réélection d’Emmanuel Macron ne se sont pas transmis le constat, la doctrine.
À chaque fois, ils ont dû repartir à zéro. Par ailleurs, ils n’ont aucune culture des mécanismes de l’immobilier, du fonctionnement des marchés. L’immobilier fait appel à des connaissances économiques, juridiques, urbanistiques, environnementales… que les Ministres n’ont pas.
Il me semble que la politique de demain en matière de logements doit s’adosser à l’intelligence collective. Or, les professionnels de l’immobilier ne sont jamais entendus. Nous suggérons pourtant de multiples solutions : elles sont comprises par les Français, mais pas par les politiques.
Je déplore, chez nos hommes et femmes politiques, une absence de vision, qui aboutit à une misère idéologique sur le plan de l’immobilier.
Pour cette 79e édition d’Immo 2025, la thématique était « Agir enfin ». Comment la FNAIM compte-t-elle agir en 2026 ?
Dans le contexte actuel de contrainte budgétaire, nous savons qu’il n’y aura aucune mesure de redressement visant à accompagner le marché du logement.
C’est pour cette raison que nos propositions s’inscrivent à plus long terme, au-delà des 16 derniers mois du gouvernement Macron.
Aujourd’hui, notre objectif est de provoquer un débat à l’approche des élections présidentielles.
C’est pour cette raison que nous avons reçu, lors du Congrès, Édouard Philippe, qui est candidat à la présidentielle. Ce qu’on a voulu, c’est l’amener à une prise de conscience. Nous lui avons demandé de changer de modèle, de tout reconstruire.
Notre volonté, c’est de ne pas laisser la France sombrer dans la facilité, par exemple avec la proposition de loi visant à généraliser l’encadrement des loyers. Cette mesure, si elle entre en vigueur, serait une catastrophe contre laquelle la FNAIM se battra sans merci.

