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Les loyers ont tendance à reculer, les locataires sont moins mobiles selon les derniers chiffres de CLAMEUR

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L’observatoire CLAMEUR (Connaître les Loyers et Analyser les Marchés sur les Espaces Urbains et Ruraux) a livré mardi 4 mars ses chiffres sur l’état du marché locatif privé en France. Il a établi un état des lieux de la hausse des loyers et a projeté ses premières prévisions pour l’année 2014. Résultat ? un bilan morose associé à une loi qui déstabilise les investisseurs.

Les loyers augmentent moins vite que l’inflation

Sur l’ensemble des territoires analysés avec une grande précision par Clameur, il ressort que les loyers de marché (mesurés lors d’une relocation ou d’une location nouvelle) ont enregistré une hausse de 0,6% en 2013 par rapport à 2012. Cette hausse est mise en perspective avec les chiffres des prix à la consommation établis par l’INSEE : l’organisme indique en effet qu’ils ont progressé de 0,9% sur un an. En 2012 au contraire, l’inflation s’était établie à 2% tandis que les loyers avaient progressé de 2,2%.

En outre, le détail des statistiques dévoilées par l’observatoire révèle que dans 33,3% des villes de plus de 100 000 habitants étudiées par Clameur depuis 2000, les loyers ont baissé. Le constat est encore plus préoccupant lorsqu’on s’arrête aux 20 villes les plus peuplées : dans 60% d’entre elles, les loyers ont également baissé (c’est le cas à Angers, Lille ou Marseille) ou progressé moins vite que l’inflation (comme Bordeaux, Nantes ou Toulon).

Les observations reçues en temps réel par Clameur permettent de dégager les résultats pour les deux premiers mois de 2014 : en comparaison avec les mois de janvier – février 2013, la hausse des loyers s’établit à 0,2% pour une inflation à 0,7%. De même, les loyers baissent dans 60% des villes de plus de 146 000 habitants telles que Paris, Marseille, Bordeaux ou Strasbourg, « des résultats  particulièrement préoccupants« , selon Michel Mouillart, professeur d’économie à l’Université de Paris Ouest et FRICS.

Clameur voit la cause de ces résultats moroses dans une demande particulièrement déprimée par la montée du chômage et l’incertitude sur le pouvoir d’achat, auxquelles s’ajoutent le flou provoqué par les mesures des pouvoirs publics qui bouleversent les projets des investisseurs et des propriétaires bailleurs.

Le taux de mobilité des locataires est en berne

Pour les seuls deux premiers mois de 2014, Clameur observe un taux de mobilité inédit depuis 1998 : il s’établit à 23,8%, un score inhabituellement bas même en tenant compte du fait qu’il est habituellement plus faible en hiver. Entre 2011 et 2013, l’offre locative privée nouvelle s’est contractée de près de 120 000 unités, ce qui fait craindre le risque d’une crise quantitative sévère de l’offre locative.

Michel Mouillart estime les chiffres particulièrement critiques à Paris et Marseille : la mobilité résidentielle s’y établit respectivement à 17,4% et 16,7% pour 2013. La situation de ces deux territoires est donc particulièrement tendue, compte tenu de la demande qui s’y exerce et de l’attractivité du territoire. Ces chiffres entraînent une autre conséquence : lorsque les locataires quittent leur logement après une longue période d’occupation, les travaux de remise aux normes n’en sont que plus lourds et plus onéreux pour les propriétaires bailleurs. En conséquence, 26,6% des logements reloués ont bénéficié de gros travaux d’amélioration et d’entretien pour 2013, ce qui fait craindre pour l’avenir une dégradation de la qualité du parc et des conditions de logement.

En outre, les délais de moyens de remise en location s’allongent : la vacances locative, dont la durée s’était accrue de 14,4% entre 2008 et 2011, se maintient à un niveau qui n’avait pas été observé depuis 2001, selon M. Mouillart. ©Edouard du Penhoat/LeFildeLimmo/BazikPress

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