Un nouveau paysage de la consultation immobilière
Contrairement à l’image classique du visiteur motivé par un achat imminent, l’enquête révèle des comportements plus nuancés. Certes, près de 50 % des répondants sont en recherche active. Parmi les autres, un quart déclarent consulter les annonces pour se projeter dans un futur achat sans échéance définie.
23 % expliquent qu’ils surveillent simplement le marché, sans projet immédiat. Et 16 % les utilisent pour comparer avec leur logement actuel.
Ce « tourisme immobilier » prend même une tournure concrète pour certains : 11 % des internautes affirment avoir déjà visité un bien sans aucune intention d’achat. Pour d’autres, c’est une manière de préparer un projet futur, encore flou, mais déjà en gestation.
Rêve ou curiosité
Loin d’être anodine, cette consultation sans objectif d’achat recouvre des motivations multiples. Les annonces immobilières sont aujourd’hui un support d’information et de projection. Bien sûr, il y a les simples curieux (10 %) … mais aussi les rêveurs.
63 % des sondés avouent consulter de temps en temps des biens totalement hors de leur budget, dont 5,7 % font régulièrement, juste pour rêver. À travers cette pratique, les Français se projettent, comparent, évaluent, explorent… parfois plusieurs fois par semaine.
Consulter les annonces sans intention d’achat : utile ou pas ?
Pour plus de 55 % des répondants, cette habitude est perçue comme une veille stratégique utile. Elle permet d’anticiper, d’ajuster un projet, ou simplement de s’approprier les codes du marché. Moins nombreux sont ceux qui y voient une perte de temps (27 %) ou une simple distraction (13 %). Autrement dit, même sans projet immédiat, consulter des annonces est devenu une démarche sérieuse, un usage structurant dans la vie quotidienne.
Et pour les professionnels de l’immobilier, qu’est-ce que cela change ?
Ces pratiques impactent les professionnels, en particulier les notaires et les agents immobiliers. Si certains internautes apprécient de pouvoir s’informer librement, plus de 55% % estiment que ce comportement rend plus complexe le travail des professionnels.
Par ailleurs, près de 6 Français sur 10 avouent avoir déjà ressenti, une gêne à visiter un bien sans réelle intention d’achat. Ce malaise révèle un rapport ambivalent à la consultation immobilière : assumée derrière l’écran, mais plus délicate dans la réalité du terrain. Ces chiffres révèlent un paradoxe : les internautes ont besoin d’être éclairés, mais n’osent pas solliciter les bons interlocuteurs.
Des leviers concrets pour les professionnels
C’est précisément là que les professionnels et les notaires peuvent jouer un rôle nouveau, en se rendant visibles, disponibles, dans cette phase indécise où le projet n’est pas encore formalisé, mais commence à exister. L’étude fait ainsi émerger des pistes concrètes pour renforcer la relation avec ces internautes en veille :
- Proposer des rendez-vous d’information pour lever les freins ;
- Affirmer une présence éditoriale sur les plateformes d’annonces immobilières pour accompagner les curieux ;
- Offrir des outils adaptés à ceux qui préparent un projet à moyen ou long terme ;
« Cette enquête montre que le notaire n’est pas seulement l’acteur de la transaction. Il peut et doit devenir un éclaireur, une boussole, dès le moment où naît une envie ou une simple interrogation. » conclut Nathalie Duny, directrice de la communication de Notariat Services.
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