En septembre dernier, Paru Vendu a rejoint le groupe Arche, propriétaire du portail Bien’Ici. Quelles sont les raisons de ce rapprochement ?
Laurent Radix : Nous avons écouté le marché. Les professionnels de l’immobilier nous disent qu’ils sont prisonniers de deux portails, qui forment un duopole mortifère, qui n’accompagnent pas leurs clients et qui augmentent leurs tarifs chaque année de manière injustifiée.
Via ce rapprochement, Bien’Ici et ParuVendu apportent une alternative pour aider les professionnels de l’immobilier à retrouver leur liberté en matière de budget de diffusion. Bien avant le rachat par le groupe Arche, nous avions échangé, David Benbassat et moi, sur cette situation de duopole et sur le fait qu’on se battait chacun de notre côté contre des fonds étrangers qui gèrent de l’EBIDTA…
En quoi vos positionnements respectifs sont-ils complémentaires ?
David Benbassat : Sur le plan géographique, les portails Bien’Ici et Paru Vendu sont complémentaires. Le premier – qui est reconnu pour la qualité de son expérience utilisateur – est davantage implanté dans les secteurs urbains et péri-urbains tandis que le second jouit d’une notoriété forte en région. Les cibles adressées se complètent également bien.
Bien’Ici s’adresse plutôt aux secondo-accédants tandis que Paru Vendu capte les plus jeunes.
Les leads qu’on fournit à nos clients sont donc différents, y compris sur les mêmes biens. Cette complémentarité crée ainsi un effet de levier inédit pour les professionnels : plus de visibilité, des canaux diversifiés et un meilleur retour sur investissement…
À lire aussi : ParuVendu rejoint le Groupe Arche et s’allie à Bien’ici autour d’une nouvelle offre
Les annonces des particuliers, qui ont une place sur Paru Vendu, sont-elles vouées à disparaître ?
Laurent Radix : Aujourd’hui, 15 % des annonces présentes sur Paru Vendu sont diffusées par des particuliers. Au moment du rapprochement, nous craignions en effet que les professionnels de l’immobilier n’apprécient pas cette situation.
En réalité, ce n’est pas un sujet. C’est même une opportunité pour les professionnels car nous leur poussons des leads de particuliers qui changent d’avis en cours de route et qui décident de confier la vente de leur bien à un professionnel.
Or, étant donné la complexité du marché, il y en a beaucoup… En d’autres termes, les annonces de particuliers, ce sont des mandats potentiels pour les professionnels.
Vous lancez une offre commune appelée « Convergence », qui permet aux professionnels de l’immobilier de diffuser leurs annonces sur les deux portails. Comment a-t-elle été construite ?
David Benbassat : C’est une offre qu’on a monté avec nos équipes respectives en seulement 5 semaines et qui a déjà été choisie par plus de 500 agences. Ce qu’il faut retenir, c’est que nous n’avons pas pour volonté d’imposer cette nouvelle offre aux agents immobiliers comme nos concurrents ont pu le faire par le passé, lorsqu’ils ont racheté Logic-Immo pour l’un et À Vendre À Louer pour l’autre. Car la forte dépendance à un nombre restreint de plateformes peut fragiliser l’activité des professionnels. Nous leur laissons donc le choix du produit qui leur convient le mieux. Ils peuvent donc opter pour notre offre combinée « Convergence » ou nos abonnements respectifs, qui vont perdurer.
Quelles sont vos nouvelles ambitions avec cette offre ?
Laurent Radix : D’ici 6 mois, nous pensons réussir à inverser le rapport de force et ainsi bâtir un écosystème plus équilibré, où la concurrence profite à l’ensemble du marché. C’est en tous cas notre objectif !
Grâce à ce rapprochement, nous sommes aujourd’hui quasiment aussi puissants que SeLoger et surtout, 4 fois moins cher !, conclut Laurent Radix.
L’abonnement est fixé à 499 euros par mois pour 100 annonces diffusées, soit la totalité du portefeuille d’une agence. Cette tarification permettra aux agences de mieux optimiser leurs dépenses dédiées au marketing.

