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«Alors que j’ai tout perdu, ma passion pour l’immobilier m’a sauvée », Ana Andrade

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Il n’y a pas que les biens qui peuvent être atypiques. Si vous aimez les parcours rares et les personnalités combatives, la persévérance d’Ana Andrade, gérante d’une agence immobilière, ne vous laissera pas indifférent.

agence immobilière

Le Journal de l’Agence a eu le plaisir de rencontrer Ana Andrade, agent immobilier depuis plus de 25 ans dans les Yvelines. Véritable autodidacte, Ana a entamé sa vie professionnelle comme chargée d’études, avant d’avoir un coup de cœur pour le métier d’agent immobilier lors de l’achat de sa maison. Elle débute comme VRP, puis agent commercial dans un grand réseau avant de monter sa première agence immobilière en 2004, basée dans un centre d’affaires à Orgeval.

Dès ses débuts, cette professionnelle se révèle droite et acharnée : elle multiplie les formations et se forge une riche expérience. Son professionnalisme est même récompensé à deux reprises : d’abord par le Prix « Coup de cœur « décerné par la communauté d’agglomération de Mantes en Yvelines, puis par le « Prix carré » de la FNAIM à l’issue d’une excellente étude de satisfaction de sa clientèle.

« Quand on perd tout, il nous reste la confiance que l’on nous offre pour rebondir »

Malheureusement, la vie se complique pour Ana Andrade. Suite à un divorce difficile, elle est contrainte de fermer le local de son agence, de rapatrier son activité à son domicile puis de la mettre en sommeil. En 2008, Ana se retrouve sans logement, à la rue. « En l’espace de quelques jours, j’ai tout perdu : mon travail, mon domicile… J’ai rassemblé toute ma vie dans des cartons. En tant que gérante d’une SARL à l’époque, je n’ai pu bénéficier d’aucune aide, sauf une : celle d’amis qui ont eu la gentillesse d’héberger mes enfants » raconte Ana.

Faim, huissiers… Ana a connu de réelles difficultés mais pleine de ténacité, elle a rassemblé ses forces pour rebondir. « Il m’a fallu 5 ans pour me reconstruire. Un jour enfin, une éclaircie a pointé le bout de son nez. J’ai eu la chance de croiser un propriétaire qui m’a fait confiance pour me louer un logement alors que je n’avais aucune garantie à lui soumettre, si ce n’est ma droiture. J’ai travaillé nuit et jour dans des jobs alimentaires afin de payer mon loyer qui représentait un smic à l’époque et subvenir aux besoins de mes enfants ». Pour l’anecdote, Ana Andrade est même devenue vendeuse de fleurs n°1 à l’échelle nationale d’une enseigne de grande distribution. C’est vous dire son tempérament !

« Plus tard, j’ai de nouveau rencontré un confrère dans l’immobilier qui, me connaissant, m’a fait confiance et m’a proposé un poste dans son agence immobilière. Ainsi, quand on perd tout, il nous reste la confiance que l’on nous offre pour rebondir » témoigne-t-elle. « À cette période de ma vie, je ne pouvais pas assumer à la fois mon rôle de cheffe de famille monoparentale et celui de cheffe d’entreprise. J’ai donc mis ma précédente entreprise en liquidation pour travailler à temps plein en tant que salariée. J’ai adoré cette expérience : elle m’a permis de retrouver un métier qui me passionne, mais aussi plus de confort financier et un dossier de prêt solide pour racheter la maison que j’avais dû quitter lors de ma séparation ».

Une nouvelle vie : un combat pour valoriser le titre d’agent immobilier

En 2017, l’esprit entreprenant d’Ana Andrade ainsi que la confiance de ses anciens clients lui permettent de se remettre à son compte avec la création d’une nouvelle agence nommée « So Exclusif » implantée à Feucherolles (78). « Cette aventure entrepreneuriale n’a, encore une fois, pas été de tout repos : j’ai continué à devoir faire face à plusieurs litiges avec le conseil des prud’hommes et l’administration fiscale liés à la complexité des statuts de créateur d’entreprise et d’agent immobilier cumulés. C’est une situation difficile qui nous donne accès à peu d’aides, peu de protection, mais nous soumet notamment à de nombreuses obligations, charges et responsabilités ».

« Néanmoins, le fait de tout perdre par le passé me permet de relativiser les obstacles rencontrés et me donne une énergie folle pour continuer à avancer. Aujourd’hui, je me bats pour que le statut d’agent immobilier soit valorisé et je suis fière d’afficher mon emblème VESTA. J’en profite pour remercier la FNAIM et la SNPI d’avoir mené cette bataille » revendique Ana Andrade. « Depuis près de 25 ans, je vois le métier d’agent immobilier évoluer, il me passionne, j’en suis imprégnée. Je suis estimée par mes clients qui me recommandent pour assurer des négociations, je suis estimée par ma banque qui m’a vu me relever et enfin, mes enfants sont fiers de moi. Ils me surnomment « Mulan » la guerrière légendaire ! ».

« J’ai conscience d’avoir un parcours tout à fait atypique et une personnalité singulière. Pour autant, cela ne doit pas faire de moi une bête noire » conclut Ana. « Mon histoire me permet d’être une professionnelle encore plus empathique, à l’écoute de mes clients pour les aider à trouver des solutions lorsqu’ils rencontrent des situations difficiles. J’aborde aussi les évènements avec plus de recul, comme la dynamique immobilière négative que l’on annonce pour 2023. Il y a toujours eu des crises dans l’immobilier et la pierre s’en est toujours relevé. Aujourd’hui, alors que je suis à la tête de mon entreprise So Exclusif, je veille à renouveler sans cesse mon savoir-faire d’agent immobilier et je peux enfin créer des emplois dans mon agence. Maintenant que mes enfants ont grandi, je souhaite partager mon expérience, transmettre ma passion et ma persévérance pour aller au bout des choses ».

L’immobilier compte décidément des perles rares parmi ses talents !

 

Alix Fieux

Journaliste de passion et juriste de formation, Alix Fieux aime aller à la rencontre des acteurs de l'immobilier pour découvrir les initiatives originales des agences et des entreprises qui renouvellent le secteur. Son deuxième sujet favori ? L’essor d’une nouvelle génération de ressources humaines qui concerne également les professionnels de la pierre, pour comprendre comment mieux recruter, manager et fidéliser leurs talents !
Auparavant, elle a également travaillé en tant que journaliste et responsable éditoriale pour différents médias et marques sur des sujets d'actualité variés.

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Vos réactions
  • Par Charles, il y a 1 année

    Tiens tiens un copier coller… il
    m’est arrivé la même histoire … et je suis très fier de mon parcours ..  également 
    aujourd’hui ça fait 8 ans que j’ai rejoint avec grand bonheur le réseau Capifrance qui
    me donne les moyens pour pouvoir exercer mon métier avec passion.. 

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