Marché locatif : des loyers toujours en hausse

Entre les loyers qui augmentent, une offre qui se raréfie et une demande qui explose, le marché locatif est en tension depuis plusieurs mois. Etat des lieux de ce premier trimestre 2024 grâce à la première édition de l’Observatoire GH Location.

Si l’envie des Français de devenir propriétaire est toujours intact, force est de constater que ce projet reste un vœu pieux pour nombre d’entre eux. 4 ménages sur 10 sont ainsi aujourd’hui locataires de leur résidence principale. Une part qui augmente légèrement depuis 2014, et qui s’est encore accentuée en 2023. Et pour cause,  empêchés d’accéder à la propriété en raison du durcissement des conditions de crédit et de la hausse des taux d’intérêt, de nombreux Français ont été obligés de mettre entre parenthèses leur projet d’achat et de conserver leur location ou encore d’en trouver une nouvelle.

Moins de biens en location et plus de meublés

Et le moins que l’on puisse dire est que louer aujourd’hui un bien dans une grande ville française ressemble à un véritable parcours du combattant. Le premier trimestre 2024 affiche en effet le niveau le plus bas en termes de nombre de mises en location de biens depuis 1 an, avec un recul de 1,3 %.

Seulement 5 régions concentrent près de la moitié de l’offre, et ce sont celles qui affichent un net recul en volume.

L’Ile-de-France connait ainsi la plus forte contraction de marché avec une baisse de 10, 1 %, tandis que les Hauts de France, la Bourgogne-Franche Comté, le Grand Est et la Provence-Alpes-Côte d’Azur affichent des reculs respectifs de 5,8 %, 3,3 %, à 2,2 % et 1,4 %. A contrario, les Pays de la Loire enregistrent, quant à eux, une hausse de 7,7 % de mises en location.

Autre constat dressé par l’Observatoire Guy Hoquet : la location vide est désormais en recul, au profit de la location meublée. La location non meublée, bien qu’encore majoritaire avec 63,6 % de l’offre au premier trimestre 2024, affiche ainsi un recul de 4 points en 1 an. La location meublée, au contraire, enregistre une progression de 13 %.

Il faut dire que la location meublée est non seulement jugée plus rentable pour les bailleurs puisqu’elle bénéficie d’une une fiscalité avantageuse, mais elle est également soumise à une réglementation plus souple, notamment lorsque le propriétaire souhaite récupérer son bien.

La hausse des loyers se généralise

La demande grandissante et la raréfaction de l’offre impactent mécaniquement le prix des loyers au mètre carré. Ainsi, malgré l’encadrement des loyers en vigueur dans la plupart des communes situées en zone tendue, le réseau d’agences immobilières Guy Hoquet met en avant une hausse des loyers de 3,2 % au niveau national. Les plus grandes villes françaises à l’instar de Paris, Strasbourg, Le Havre, Angers, Bordeaux, Nice, Aix-en-Provence ou encore Toulouse enregistrent même des hausses encore supérieures,

A noter que si les métropoles n’affichent pas nécessairement un loyer mensuel au-dessus de la moyenne nationale qui s’établit à 774 euros par mois, il apparaît clairement que la surface accessible pour un locataire y soit réduite : 50 mètres carrés maximum pour les villes du top 20 contre 54 mètres carrés moyenne pour l’ensemble du territoire.

En matière de loyers les plus onéreux, c’est bien évidemment la capitale qui décroche la palme. Avec 1 555 euros en moyenne, un Parisien peut ainsi espérer louer 43 mètres carrés. Pour une surface équivalente, il faudra envisager un loyer d’environ 920 euros à Nice et Aix-en-Provence, mais de 587 euros à Clermont-Ferrand.

« Dans ce contexte, qui favorise l’offre au profit de la demande, la valeur des loyers a continué d’augmenter. Il est urgent de remettre la construction au centre de la politique du logement pour changer la donne, et permettre au plus grand nombre d’accéder au logement, que ce soit en tant que locataire ou propriétaire », conclut Stéphane Fritz, président de Guy Hoquet l’Immobilier.

 

 

 

 

 

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Stéphanie Marpinard: Après avoir évolué pendant 10 ans au sein d'un groupe spécialisé dans les médias étudiants, l’orientation professionnelle et la gestion de carrière, en tant que rédactrice en chef adjointe, Stéphanie Marpinard a choisi de travailler à son compte et collabore depuis à différents médias. Ses domaines de prédilection sont entre autres l'immobilier, l'emploi et les ressources humaines.