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DPE : quels impacts chiffrés sur les prix, les ventes et les locations ?

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Visant toujours plus de fiabilité, le diagnostic de performance énergétique (DPE) transforme en profondeur le marché immobilier. À travers sa plateforme Impact DPE, SeLoger analyse les effets concrets de ce critère devenu décisif : retrait massif des passoires thermiques à la location, décote importante à la vente, allongement des délais de transaction, mais aussi maintien d’une certaine attractivité liée à des prix plus bas. Décryptage d’un bouleversement structurant que les professionnels de l’immobilier doivent maîtriser !

DPE

La part de passoires thermiques à la vente désormais plus importante qu’à la location

Depuis la promulgation et avec la mise en oeuvre progressive de la loi, la part de passoires thermiques, proposées à la location, recule (sur l’ensemble des biens à louer), alors que la part de celles mises en vente (par rapport à l’ensemble des biens en vente) augmente.

Quel impact sur les prix ? Une décote marquée, des disparités territoriales

La performance énergétique d’un bien influence de manière significative sa valeur sur le marché immobilier.

En moyenne, les logements en vente classés F ou G accusent une décote de 15 %, soit environ –452 € / m² par rapport aux biens classés D. Cette perte de valeur sur les prix de vente affichés s’accompagne d’une marge de négociation accrue, atteignant 5,9 %, contre 3 % pour les logements classés D. Dans le détail, au 1er janvier 2025, la majorité des départements affichent une différence de prix supérieure à 20 % entre une passoire thermique et un bien classé D, avec des pics de plus de 25 % dans de nombreuses zones rurales ou peu tendues.

À l’échelle nationale, les données confirment une évolution différenciée des prix depuis l’entrée en vigueur de la nouvelle méthode de calcul du DPE en juillet 2021. Les logements bien notés (A à D) ont vu leurs prix augmenter de +3,4%, tandis que les biens classés E ont légèrement reculé (–0,6%), et les logements F ou G ont chuté de –3,5%, toutes typologies confondues.

À lire aussi : DPE : Quels sont les prix moyens des passoires thermiques ?

L’étiquette énergétique influence aussi la dynamique de vente

L’impact du DPE ne se limite pas à la valeur d’un bien : il influe également sur la vitesse à laquelle un logement se vend. Au 1er janvier 2025, les logements classés F ou G restent en moyenne 84 jours sur le marché, contre 79 jours pour ceux classés de A à E. Soit un délai plus long de 5 jours pour les ventes de passoires thermiques.

Dans de nombreux territoires, ces biens s’accumulent à la vente. Ce phénomène peut s’expliquer par les restrictions locatives à venir et de la réticence de certains acquéreurs face aux travaux de rénovation. Pourtant, ils continuent de susciter de l’intérêt : les annonces de logements classés G génèrent en moyenne +67 % de contacts en plus qu’un bien classé D, et celles classées F, +32 %. Cette attractivité relative, mesurée par le volume de demandes, s’explique par des prix souvent plus accessibles.

Ainsi, même si leur vente est plus lente, les biens F et G conservent une forte visibilité sur le marché car ils représentent une alternative pour les futurs acquéreurs en quête de pouvoir d’achat immobilier.

À lire aussi : Agences immobilières : les dispositifs pour rassurer les acheteurs de biens au mauvais DPE

Quelles conséquences pour les passoires thermiques proposées à la location ?

L’application progressive de la loi Climat & Résilience, qui cible en priorité le marché de la location, incite les bailleurs à améliorer la performance énergétique de leurs biens.

Cette dynamique se traduit par une différenciation claire des loyers en fonction de l’étiquette DPE. A Paris par exemple, au 1er janvier 2025, les logements classés A se louent en moyenne +3,0 € de plus par mètre carré que les logements classés D. À l’inverse, les biens classés G affichent un loyer mensuel inférieur de -1,3 € / m² à ceux classés D.

Parallèlement, l’évolution du stock de biens à louer en France montre une baisse significative de l’offre de logements les plus énergivores. Depuis janvier 2021, le nombre de passoires thermiques disponibles à la location a diminué de près de -64 %, contre -37 % pour les biens classés A à D. Ce recul plus marqué suggère un retrait progressif de ces logements du marché locatif, en lien avec les échéances réglementaires. Ce recul peut aussi grâce à des actions de rénovation entrepris par les propriétaires afin de changer de classe DPE.

À lire aussi : Immobilier : un bon DPE est-il toujours synonyme d’économies d’énergie ?

« Le DPE est aujourd’hui un critère quasiment aussi structurant que la localisation ou la surface. Il redéfinit profondément les équilibres du marché. Avec Impact DPE, nous mettons la donnée au service de la transparence, pour aider les Français et les professionnels de l’immobilier à mieux comprendre et mieux décider. » Baptiste Capron, Directeur Général de SeLoger

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