D’abord, rappelons que notre baromètre mensuel des taux des crédits immobiliers est construit au regard d’au moins une dizaine de grilles produites par les principaux acteurs du financement immobilier, et sur la base d’un couple d’emprunteurs gagnant environ 40 K€/an. Il tient aussi compte des retours du marché sur les marges de négociation constatées pour ce type de profil d’emprunteurs. Il peut donc exister des conditions plus favorables au regard d’un projet et de la situation particulière de l’emprunteur.
Le baromètre affiche pour ce mois de juillet 2025 une grande stabilité (hormis une majoration sur les prêts relais) avec des fourchettes d’écart les plus étroites sur toutes les maturités depuis bien longtemps, soit :
- Prêts relais : entre 3,25 et 3,50 % (taux indiqués hors assurance de prêt)
- Prêts sur 15 ans : entre 3,15 % et 3,25 %
- Prêts sur 20 ans : entre 3,20 % et 3,30 %
- Prêts au-delà de 20 ans : entre 3 ,30 % et 3,45 %.
A côté de cela, les offres promotionnelles (entre 0 % et 1,99 %), variant entre 20 et 30 000 euros, se poursuivent jusque fin de la période estivale, pour les primo-accédants essentiellement. C’est donc bien toujours le moment de réaliser vos projets !
Un rebond d’activité, une stabilité des taux et des offres promotionnelles…
Le contexte reste toutefois incertain pour les banques, qui ont retrouvé de la visibilité, tant du côté de la Banque Centrale Européenne qui a fait savoir qu’elle ne proposerait pas— sauf événement majeur — de nouvelles baisses dans les tout prochains mois, que du côté de l’OAT 10 ans qui se tient dans un couloir étroit autour de 3,20%.
Cette situation corrobore avec le rebond des transactions observé dans l’ancien sur le 1er semestre, ce qui fait dire à la FNAIM qu’on pourrait avoir une croissance de plus de 11,4 %, pour atteindre 940 000 transactions sur l’année. Pas trop d’emballement cependant !
À analyser avec une certaine réserve compte tenu des incertitudes
Et pourquoi donc cette réserve de ma part ?
Tout d’abord, les prix, en l’absence de choc d’offre (je me répète) ont bel et bien entamé une remontée. Ensuite, les visites se sont calmées en juin. De plus, les banques ont fait le plein dans les entrées de dossiers de crédit, par rapport à leurs prévisions, et vont sans aucun doute préserver leurs marges au sortir de l’été. En effet, celles qui ont le plus accordé de crédits ont relevé leurs grilles en mai et s’y tiennent. Les taux de notre baromètre mensuel sont stabilisés par les offres agressives de certains acteurs en retard sur leurs objectifs. Mais avec la fin de la « haute saison » d’été, il y a fort à parier qu’elles vont ajuster leurs ambitions sur le dernier quadrimestre. Enfin, l’incertitude politique et surtout budgétaire continue de peser sur les projections. Le nouveau statut de bailleur privé va passer en étude, avec une grosse pression sur le Ministère des Finances, mais il n’en reste pas moins que le nombre de biens disponibles n’a pas évolué. Or le locatif est affaire de rapport entre prix d’achat et perspective de loyers.
Tout porte donc à croire que l’embellie du marché sur la première partie de l’année est un signal important et positif, bien agréable après de dures périodes, mais que la guérison demeurera longue, et semée de risques de rechutes, si aucune mesure phare n’est prise de la part des pouvoirs publics pour inscrire un véritable Plan Logement dans la durée.
Quant aux taux d’intérêt, notre rigueur budgétaire et la capacité à générer une unité nationale décideront de leur avenir…