Comme chaque année, les propriétaires vont devoir s’acquitter de la taxe foncière dans quelques mois. Et, comme chaque année, la facture augmente. Cette tendance ne semble pas prête de s’inverser : d’après l’INSEE, le coefficient de revalorisation des valeurs locatives (base du calcul de la taxe foncière) est attendu à +1,7 % en 2025. Reste à voir jusqu’où iront les hausses décidées par les élus locaux.
En moyenne, 118 € de taxe foncière par mois
Dans les villes étudiées par Meilleurtaux, la taxe foncière s’élève en moyenne à 118 € par mois pour un logement de 70 m² (contre 113 € en 2023), soit une hausse de près de 5 % en 2024.
« Dans un contexte de baisse des prix de l’immobilier et des taux de crédit (3,25 % en moyenne actuellement contre 3,75 % il y a un an), la hausse continue des taxes foncières ne fait qu’augmenter leur poids dans le budget total des propriétaires par rapport aux mensualités de crédit ! » analyse Aga Bojarska-Serres, de Meilleurtaux.
Jusqu’à 3,1 mensualités de crédit payées au titre de la taxe foncière
Pour l’exemple donné – l’achat d’un appartement de 70 m² avec un emprunt sur 20 ans – le montant de taxe foncière représente en moyenne 1,3 mensualités contre 1,1 l’an dernier. Mais cette moyenne n’est pas répartie de manière homogène. Dans certaines villes, la taxe foncière dépasse les 2 mensualités de crédit et même 3,1 mensualités à Saint Etienne, où elle a bondi de plus de 18 % en 2024.
« Les villes pour lesquels le poids de la taxe foncière est le plus important par rapport aux mensualités du prêt sont les mêmes que l’an dernier : Saint Etienne, Nîmes, Le Havre et Perpignan. Elle y représente plus de deux mensualités de prêt. » indique Aga Bojarska-Serres.
Les villes chères, mathématiquement préservées
Nice, Lyon, Aix-en-Provence et Paris, figurent en bas du classement. Pour une raison simple : les prix de l’immobilier, et donc les mensualités de crédit, sont tellement élevés que le poids de la taxe foncière y devient relativement faible.
« Mais certaines hausses locales peuvent modifier la donne. C’est le cas de Nice, où les 21 % de hausse de la taxe foncière rajoutent l’équivalent de 0,2 mensualité, alors que la mensualité pour financer un 70 m² s’élève déjà à près de 2 000 € par mois ! » nuance cependant Aga Bojarska-Serres, de Meilleurtaux.
Un saut de charge important pour les primo-accédants
« Le poids de cette taxe foncière est un élément clé qu’il faut absolument intégrer dans son budget d’achat, notamment pour les primo-accédants qui ne la payaient pas en tant que locataires. C’est un saut de charge loin d’être négligeable », conseille Aga Bojarska-Serres.
A Nantes, par exemple, la mensualité moyenne est de 1 335 € par mois. Mais une fois la taxe foncière intégrée, la mensualité ajustée à la fiscalité locale grimpe à 1 484 € par mois, soit 148€ par mois en plus à anticiper dans le budget.
Même si de nombreux propriétaires restent gagnants suite à la suppression de la taxe d’habitation, ce gain est aujourd’hui considérablement atténué par une taxe foncière qui flambe, et repose uniquement sur les propriétaires.
Face à cette pression fiscale croissante, les professionnels de l’immobilier ont un rôle clé à jouer : mieux informer les acquéreurs, intégrer la taxe foncière dans les simulations budgétaires, et accompagner les primo-accédants dans une vision complète du coût réel de la propriété.
Source : Meilleurtaux – juillet 2025
À lire aussi : Location meublée de courte durée : aidez vos clients à éviter la taxe d’habitation grâce à un mandat de gestion bien rédigé