A peine nommé, le premier Ministre, Sébastien Lecornu, a annoncé ce matin la démission de son Gouvernement. Quelle est votre réaction ?
Nous sommes atterrés. La politique était déjà incertaine avec l’absence d’un ministre de plein exercice pour le logement au sein de ce Gouvernement et le refus de Valérie Létard d’y pendre part comme elle l’avait annoncé cette nuit sur LinkedIn. Mais à peine nommé, ce dernier démissionne. Pour le secteur du logement, cette situation est ingérable car nous n’avons aucune visibilité, ni de feuille de route gouvernementale. Avec des signaux contradictoires, comment voulez-vous que les propriétaires et copropriétaires soient sereins ? Ils épargnent massivement et attendent, car tout peut changer du jour au lendemain. La politique du logement doit s’inscrire dans la durée. Sans compter que c’est un moteur de croissance – 97 milliards de retours pour 44 milliards dépensés –, et on le sabote avec cette instabilité politique.
Quel message souhaiteriez-vous faire passer au prochain Gouvernement ?
Il est essentiel de sécuriser le secteur du logement. Tout d’abord en intégrant le statut du bailleur privé dans le projet de loi de finances 2026. Ce dernier est indispensable pour stabiliser et relancer et l’investissement locatif. Pour le moment, ce dernier ne figure pas dans le PLF, mais il devrait tout de même être présenté par amendement au moment de la discussion budgétaire à l’Assemblée nationale.
Il faut également préserver tout ce qui touche à la rénovation énergétique. MaPrimeRénov’ devrait rester à budget constant pour 2026 et c’est une bonne nouvelle. Il faut dire que cela est impératif non seulement pour respecter le calendrier de la loi Climat et Résilience, mais aussi pour redonner confiance aux bailleurs. Nous sommes catastrophés par l’empilement des normes, l’instabilité administrative et juridique, et les corrections répétées du DPE qui sèment la défiance quant à sa fiabilité.
Le Congrès annuel de l’UNIS s’est déroulé du 29 septembre au 1er octobre derniers, quel bilan pouvez-vous en tirer ?
Cette nouvelle édition a été un véritable succès. Nous étions plus de 500 participants à Strasbourg, avec 115 stands de partenaires, soit un record absolu. Le fil rouge était la question « reprise ou repli ? », et la réponse a été claire : il y a une reprise de l’activité depuis la fin 2024 et le premier trimestre 2025, mais elle reste très fragile. Il faut donc aujourd’hui créer un électrochoc pour amplifier l’élan de cette reprise.
Quels ont été les temps forts de l’évènement ?
Plusieurs moments ont été marquants, et notamment les interventions de nos grands témoins – des figures de grands groupes qui ont partagé leur vision de la crise et de la résilience. Un autre temps fort a été la présentation par Anaïg Le Meur de son rapport, rédigé en collaboration avec la députée Iñaki Echaniz, sur l’encadrement des loyers. Ce dernier propose de pérenniser l’encadrement des loyers et d’en élargir le champ d’application, tout en pointant ses incohérences. Cette intervention a suscité de vifs échanges parmi les participants. Nous avons également décerné des récompenses au cours de ce Congrès :le Prix RénoVertqui a pour but de valoriser les efforts des professionnels de l’immobilier dans la rénovation de bâtiments, l’embellissement des villes et l’amélioration de la qualité de vie, et les Trophées de l’Innovation qui récompensent les solutions les plus novatrices du secteur immobilier.