Suspendu cet été, le guichet MaPrimeRénov’ dédié aux rénovations globales rouvrira le 30 septembre prochain. Le gouvernement a confirmé la relance du dispositif, mais dans un format fortement restreint : seuls 13 000 nouveaux dossiers pourront être acceptés d’ici la fin de l’année, uniquement pour des logements classés E, F ou G.
D’après les informations de AFP, dans un premier temps seuls les ménages très modestes seront éligibles au dépôt de demande. Le ministère de la Transition écologique n’exclut toutefois pas un élargissement ultérieur aux ménages modestes, « en fonction de la dynamique des nouveaux dossiers ». Si le plafond des 13 000 dossiers était atteint avant décembre, une nouvelle suspension du guichet pourrait intervenir.
Un budget restreint et un plafond de travaux abaissé
Le ministère évoque un « emballement » du nombre de demandes enregistrées en juin, qui menace de faire déborder le budget alloué à la rénovation énergétique pour 2025, fixé à 3,6 milliards d’euros. Pour maîtriser cette enveloppe, l’État modifie les règles d’octroi des subventions. L’objectif : permettre de financer un plus grand nombre de projets tout en restant dans les limites budgétaires.
Ainsi, le plafond de travaux servant de base au calcul des aides est abaissé : il passe de 70 000 euros à 30 000 euros pour les rénovations permettant un gain de deux classes énergétiques, et à 40 000 euros pour celles atteignant une amélioration de trois classes sur le diagnostic de performance énergétique (DPE).
À ce jour, 61 000 dossiers sont encore en attente d’instruction, s’ajoutant aux 35 000 déjà validés depuis le début de l’année. Les demandes ne pouvant être intégrées dans le budget 2025 seront potentiellement reportées sur l’enveloppe 2026, « sous réserve du vote de la loi de finances ».
Une aide réservée aux logements classés E, F ou G
Autre changement majeur : les aides seront désormais réservées aux logements classés E, F ou G au DPE. Le bonus accordé jusqu’ici pour la sortie du statut de passoire énergétique (classes F ou G) est quant à lui supprimé.
Ces nouvelles conditions entreront en vigueur en septembre 2025 et resteront en place en 2026. Toutefois, le ministère précise que le volume annuel de subventions ainsi que l’éligibilité des ménages aux revenus intermédiaires et supérieurs restent à discuter dans le cadre des arbitrages budgétaires à venir.
Lutte contre la fraude : 5 000 dossiers rejetés
La suspension temporaire du guichet avait également pour objectif de renforcer la lutte contre la fraude. Sur les 16 000 dossiers jugés suspects, 5.000 cas de fraudes avérées ont été identifiés et seront rejetés. Avec un montant moyen de 40 000 euros de travaux par dossier, les fraudes détectées auraient pu représenter un préjudice potentiel de 500 à 600 millions d’euros.