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« L’architecture vernaculaire urbaine », Dominique Boussuge, Pathologiste – Expert

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Continuez à affiner votre culture des bâtis en ville. Les acquéreurs citadins seront sensibles à ces architectures chargées d’histoire.

photo : journal de l'agence architecture vernaculaire urbaine

DE 1800 À 1815 : LE STYLE EMPIRE

Après la Révolution, le style Empire marque un retour à l’ordre. Place à des immeubles massifs au style très classique  : fenêtres et portails en plein cintre ; pilastres encastrés dans les murs ; façades coupées par des bandeaux  horizontaux qui séparent les étages ; balcons filants, généralement au-dessus de la corniche, mais également au premier étage et au niveau des lucarnes.

DE 1815 À 1830 : LE STYLE RESTAURATION

Par la suite, la construction d’immeubles luxueux laisse place à la création de logements plus populaires. Des  immeubles au style très épuré font leur apparition : ils sont généralement composés de 4 à 5 étages, dotés de façades  souvent plates et sans ornements, de fenêtres rectangulaires rapprochées aux encadrements en pierre. On note aussi  la présence de persiennes et de balconnets en fer forgé.

 

DE 1830 À 1850 : LE STYLE LOUIS-PHILIPPE

Au début des années 1830, Paris doit faire face au développement de l’insalubrité. Le style Louis-Philippe, proche du  style Restauration de par sa sobriété, évolue vers davantage de décorations à partir des années 1840. Certaines  façades seront pourvues de décorations très présentes et inspirées de styles variés. Les persiennes deviennent pliables, métalliques et amincies, les balcons moins profonds.

DE 1850-1870 À NOS JOURS : LE STYLE HAUSSMANNIEN

Les façades haussmanniennes sont datées et signées par leur architecte Georges Eugène Haussmann. Ces immeubles  en pierre de taille doivent respecter une même hauteur, variant de 12 à 20 mètres, sans jamais dépasser 6 étages. Notez que dans le style haussmannien, la gradation esthétique des immeubles reflète la gradation sociale des  habitants. Après les hauts plafonds, les balcons et l’opulence des premiers étages, les décorations deviennent plus  sobres et les hauteurs de plafonds moins importantes à mesure que l’on monte.

DE 1870 À 1895 : LE STYLE POST-HAUSSMANNIEN

Malgré les émeutes du début des années 1870 et la chute de l’Empire, Paris poursuit la reconstruction enclenchée par  Haussmann. À partir de 1880, les règles de construction sont assouplies et autorisent davantage de créativité.  On trouve moins de frontons sur les façades, les dais et consoles gagnent en discrétion. Ne sont finalement conservées que les formes réellement utiles à la structure de l’immeuble.

DE 1895 À 1914 : LA FIN DE L’HAUSSMANNIEN

À la fin du 19e siècle, le style haussmannien connaît son dernier souffl e. Dès 1902, l’assouplissement du règlement  d’urbanisme autorise encore plus de fantaisie. Les saillies (balcons, ornements…) gagnent en profondeur, les oriels  équipent les étages au-dessus de la corniche ; des loggias apparaissent ; les combles gagnent en hauteur, permettant  plus de créativité au niveau des toits. Enfin, les angles des immeubles s’arrondissent et sont souvent couronnés d’un  dôme.

 

DE 1895 À 1914 : LE STYLE ART NOUVEAU

À partir de 1895, l’architecte Hector Guimard édifie l’illustre immeuble Castel Béranger dans le 16e arrondissement de Paris. C’est la construction de cet édifi ce qui marque le lancement de l’Art Nouveau en France.  Ce style libère les architectes des réglementations contraignantes et se distingue par certains éléments :  l’omniprésence de courbes sur les façades ; des ornementations aux traits précis et décors détaillés ; des  décorations représentant des fleurs, des végétaux ou des animaux ; un mélange de matériaux souvent colorés et  des portes vitrées en fer forgé.

DE 1920 À 1930 : LE STYLE ART DÉCO

Après la Première Guerre mondiale, la construction reprend durant les années 1920. Après l’Art Nouveau, place à  une architecture classique et plus encadrée et rigoureuse : l’Art Déco. Les façades rectilignes et les décorations épurées, souvent géométriques, prennent le dessus sur les courbes et les formes alambiquées. Les façades sont  justement le plus souvent en béton armé, mais aussi en pierre de taille ou en brique. Les courbes disparaissent au profit des angles droits, des bow-windows et des garde-corps.

 

DE 1930 À 1939 : LE STYLE ANNÉE TRENTE

Dès le milieu des années 30, les coûts de construction sont réduits pour privilégier notamment l’utilisation du  béton armé. Les façades d’immeubles sont simplifiées, en supprimant les ornements et en limitant les courbes. Les  aspects pratique et logique priment désormais sur l’esthétique. Des architectes issus de différents pays sont à  l’origine de ce mouvement moderne, qui deviendra ensuite le style « international ». Le Corbusier va définir 5  critères pour qualifier ce mouvement moderne : les façades dépourvues de décoration ; la présence de pilotis pour  faciliter la circulation des personnes d’un espace vert à un autre ; le plan libre, permettant de dégager et d’aménager librement l’espace intérieur ; les fenêtres en largeur, pour optimiser la diffusion de la lumière ; le toit- jardin, pour créer un espace vert supplémentaire.

DE 1918 À 1939 : LE STYLE ENTRE DEUX GUERRE – LOGEMENTS SOCIAUX

À l’issue de la Première Guerre mondiale, l’habitat social devient une préoccupation d’État. De fait, un nouveau  type de construction voit le jour pour permettre aux ouvriers de se loger à loyers abordables : les Habitations à Bon  Marché (HBM). À Paris, de nombreux immeubles sont érigés sur les anciennes fortifications de la ville,  puis  à l’emplacement de certaines friches industrielles. Ces immeubles de 6-7 étages sont généralement conçus par lots  qui se succèdent, et facilement reconnaissables de par leurs façades en briques, sans ornements.

DE 1946 A 1976 : LE STYLE DES TRENTE GLORIEUSES

Après la Seconde Guerre mondiale, pour remédier à la pénurie de logements, l’État lance un vaste plan de  reconstruction dès 1952. C’est à cette époque que de nombreuses tours et barres d’immeubles sont créées, afin de  loger un maximum d’habitants en un minimum de temps. Inspirés en partie du style moderne ou international, ces  immeubles sont massivement construits en béton, selon une architecture sobre et uniforme, dotée de toits  plats. Dans les années 60-70, des immeubles de standing voient également le jour.

DE 1976 À 1990 : LE STYLE ANNÉE TRANSITION

Les chocs pétroliers de 1973 et 1977 marquent la fin des Trente Glorieuses. L’efficacité  énergétique entre en  considération dans la construction des immeubles. L’architecture devient moins monotone : le recours aux courbes et obliques permet de créer des façades originales, avec des ouvertures de formes et dimensions différentes, des  couleurs plus vives.

DE 1990 À 2000 : LE STYLE ANNÉES TRANSITION

Dans les années 90, le style des constructions s’apaise. Les formes et les couleurs s’assagissent (on privilégie les  camaïeux), le béton est associé à d’autres matières (verre, bois, métal). On joue davantage sur l’aspect brillant ou  transparent des façades, des formes courbées et biseautées, et des façades aux lignes plus épurées. La créativité  reste de mise, tout en conservant certains codes du tissu urbain existant.

Dominique Boussuge

PATHOLOGISTE - EXPERT TECHNIQUE & SCIENTIFIQUE OUVRAGES BÂTIS & OUVRAGES D’ART - PROTECTION & SAUVEGARDE DU PATRIMOINE MONDIAL - EXPERT INTERNATIONAL - CONFERENCIERE - FORMATRICE - PROFESSEURE AFFILIEE EN ECOLE SUPERIEURE

Depuis 1990, Dominique parcours le monde à la sauvegarde du patrimoine, elle exerce la fonction d’Expert technique et scientifique en Ouvrages Bâtis et Ouvrages d'Art et de Pathologiste national et international
Depuis l'an 2000, elle forme, partout en France et à travers le monde, des professionnels de l'immobilier et du bâtiment issus de tous horizons (Ministères étrangers, Ingénieurs structures, Agents immobiliers, Experts immobiliers, Banques, Promoteurs, ...) pour ses connaissances en Pathologie des ouvrages bâtis et ouvrages d'Art.et référencée Datadock.
Elle est professeure en école supérieure de l'immobilier et intervenante dans diverses Facultés en France comme à l'international pour les formations diplômantes.
Dominique est Membre du Jury à l'Université de Paris Panthéon- Sorbonne en Master 2 Ethires, pour la philosophie appliquée en entreprise, en responsabilité sociale et environnementale.

Elle a innové dans la formation en mettant en oeuvre les OUTSIDE TRAINING, afin d’optimiser les formations en pathologies des ouvrages bâtis, elle propose une innovation. Ces formations sont dispensées, au travers de visite en extérieure, sur des bâtis sélectionnés par les stagiaires ou au détour de ruelles empruntées.
Elle a souhaité traversé les frontières des murs pour vivre la formation différemment.

Elle effectue en France comme à l'International? toutes missions d’Audit, d'Expertises, d'Etudes, de Conseils ou de Formations pour : Les Etats et Ministères étrangers, Les offices publics, Le Patrimoine National, Les Maîtres d'Ouvrages (missions d’A.M.O.), Bureaux d'Etudes, Entreprises, Gestionnaires de patrimoines bâtis, particuliers, Université, Organismes d’Enseignements supérieurs ou de Formations, et tous les acteurs de l'Immobilier.

contact@lesexpertsvauban.org
06.23.69.61.65

PUBLICATIONS D'OUVRAGES:
Pathologies des ouvrages bâtis niveau 1,
Pathologies des ouvrages bâtis niveau 2,
Pathologies dans les copropriétés
Pathologies des ouvrages d'Art

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