Certes, la Banque Centrale Européenne a, pour la 7ème fois consécutive, abaissé ses principaux taux directeurs, marquant ainsi une volonté politique au niveau européen de soutenir les investissements et la croissance molle de la zone Euro. Mais le contexte général très instable, il n’est pas certain que les banques puissent relayer ces baisses.
C’est ainsi que notre baromètre mensuel des taux affiche pour ce mois de mai 2025 des informations encore très proches de celles des derniers mois, et des fourchettes très étroites sur toutes les maturités, soit :
- Prêts relais : entre 3,00 et 3,50 % (taux indiqués hors assurance de prêt)
- Prêts sur 15 ans : entre 3,00 % et 3,25 %
- Prêts sur 20 ans : entre 3,00 % et 3,35 %
- Prêts au-delà de 20 ans : entre 3 ,15 % et 3,40 %.
Petite explication de texte à cette situation
Les banques se refinancent au quotidien, sur l’ESTR (marché européen interbancaire) qui avoisine les 2,17 %. Ceci laisse une marge de manœuvre assez étroite au regard des paramètres supplémentaires qui constituent les grilles de taux à long terme. Mais c’est surtout au regard de la production en taux fixe que les directeurs financiers des banques s’inquiètent. Car leur référentiel à long terme, l’OAT 10 ans, reste sous tension aux environs de 3,60 % (les puristes tiendront compte du TEC 10 actuellement à 3,20%). En clair, les banques prêtent aux ménages à des taux inférieurs que l’Etat français emprunte.
Et comme, en parallèle, les prix du marché immobilier semblent vouloir rebondir — faute de choc d’offre —, et que la cacophonie internationale persiste, laissant craindre des effets économiques négatifs, l’atmosphère globale du marché du crédit est pesante et chacun retient son souffle. Si les premiers mois de l’année ont laissé entrevoir un mieux par rapport à début 2024 (catastrophique, rappelons-le), avec un brin d’optimisme des banques pour engranger des bons dossiers en prévision du milieu d’année, il n’est pas certain que cette éclaircie dépasse le seuil de l’été.
D’autant que les décisions pour aider à la reprise de l’immobilier sont lentes à venir, qu’il y aura une forte inertie sur la rénovation, et de nombreux mois de disette encore pour le neuf, et notamment pour la promotion. Il ne resterait plus qu’au Gouvernement à vouloir flécher l’épargne vers des produits non bancaires pour brider encore plus les capacités de crédit des banques.
Allez, hauts les cœurs ! Des bonnes affaires seront toujours à faire ; si ce n’est par une réalité de marché, ce sera par des opportunités de situation.