L’enquête BPCE L’Observatoire-Audirep révèle une indécision record des Français concernant leurs projets immobiliers. Moins d’un Français sur cinq juge en effet le moment favorable pour acheter ou vendre, un pessimisme alimenté par les incertitudes économiques et géopolitiques. Du côté des acquéreurs, 17 % anticipent encore des baisses de prix et 30 % une stabilisation dans les 12 prochains mois.
L’incertitude est également de mise chez les propriétaires vendeurs. 51 % des Français ayant le projet de vendre un logement à court terme expriment des craintes sur le délai de vente et 47 % anticipent une décote. Et force est de constater que ces derniers sont de moins en moins prêts à casser les prix en cas de difficulté à vendre. 57 % préfèreraient en effet attendre ou reporter ce projet pour en tirer un bon prix, soit 9 points de pourcentage de plus en un an. Des opinions qui expliquent aujourd’hui pour beaucoup l’attentisme du marché.
Une reprise du marché plus poussive que prévue
Pour 2025, les volumes de transactions devraient croître de 3,3 %, atteignant 959 000 ventes, portées principalement par le marché de l’ancien. Les prix immobiliers pourraient augmenter de 1 % sur un an, avec une forte hétérogénéité selon les territoires et les types de biens. La production de crédits à l’habitat devrait rebondir de 16 % par rapport à 2024 et ses montants atteindre environ 140 milliards d’euros, retrouvant ainsi les niveaux de 2023, grâce à une normalisation du recours au crédit, soit environ 80 % des transactions.
Cependant, la hausse des taux de l’OAT à 10 ans (3,5 % en mars 2025) limite le potentiel de baisse des taux de crédit immobilier, qui devraient se stabiliser autour de 3,2 %. Cette contrainte, combinée à une inquiétude persistante puisque 9 Français sur 10 se disent préoccupés par les perspectives économiques, freine les intentions d’achat et de vente, notamment pour les résidences principales.
Le rôle clé des primo-accédants
Avec un poids proche de 44 % dans le total des transactions financées à crédit, les financements aux primo-accédants arrivent désormais en première position. Autant dire que ces derniers, portés par des dispositifs ciblés comme le PTZ et des prêts spécifiques, jouent plus que jamais un rôle moteur sur le marché immobilier. Qui sont-ils ? De 35 ans en moyenne, ce sont à 54 % des femmes, ils vivent un peu plus souvent en région parisienne et sont en activité pour 78 % d’entre eux. Quant à leur projet immobilier, il concerne pour 75 % d’une résidence principale. A noter que malgré une vision plus pessimiste de l’avenir, en hausse de 13 points depuis 2022, ils restent moins sensibles aux aléas conjoncturels, en partie par nécessité, face à un marché locatif de plus en plus difficile d’accès, en raison d’une réglementation contraignante et d’une offre qui se renouvelle insuffisamment.