A l’heure où le Gouvernement reconnaît pourtant qu’il est important de relancer l’investissement locatif, certains députés ont fait le choix de voter, en commission des finances chargée d’examiner le projet de loi de finances pour 2026, un amendement visant à supprimer l’amortissement pour la location meublée.
Jusqu’à présent, le régime du loueur en meublé non professionnel (LMNP) permettait aux propriétaires de déduire des revenus locatifs l’ensemble des charges (intérêts d’emprunt, frais de gestion, entretien) ainsi que l’amortissement du bien et du mobilier. Ce mécanisme, souvent perçu comme très favorable, permettait de réduire considérablement l’imposition, voire de l’annuler pendant plusieurs années.
L’amendement, porté par des députés socialistes et adopté le 21 octobre, « vise à tendre vers un alignement des avantages fiscaux au régime réel entre les locations nues (assujetties à la catégorie des revenus fonciers) et les locations meublées non professionnelles (assujetties à la catégorie des bénéfices industriels et commerciaux) en supprimant, pour ces dernières, les amortissements déductibles de leurs revenus imposables pour les nouveaux logements acquis ».
Le second amendement, défendu également par le député socialiste Inaki Echaniz, « vise à rehausser à 50 % le taux d’abattement du régime micro-foncier qui permet aujourd’hui à un propriétaire mettant son bien immobilier en location (nue), de bénéficier d’un abattement de 30 % jusqu’à 15 000 euros ». L’objectif ? Aligner ainsi l’abattement fiscal de la location nue avec celui, de 50%, dont bénéficie la location meublée si les revenus locatifs annuels ne dépassent pas 77 700 euros (régime micro-BIC).
Un signal inquiétant pour les investisseurs
Pour les professionnels du secteur, cette réforme sonne comme un nouveau coup dur pour l’investissement locatif. Déjà confrontés à la remontée des taux d’intérêt, à la baisse des prix et aux contraintes environnementales (rénovation énergétique, interdiction de louer les passoires thermiques), les bailleurs voient une nouvelle fois la rentabilité de leurs opérations menacée.
« D’un côté, on veut créer un statut pour encourager les bailleurs privés. De l’autre, on détruit le LMNP qui loge des milliers d’étudiants et de travailleurs. Cette incohérence politique doit cesser. Nous déplorons des discours sur le logement qui soufflent des vents contraires. Les amendements proposés par des responsables politiques viennent ajouter de la confusion à un sujet déjà complexe. Les investisseurs comme les professionnels ne demandent qu’une chose : une vision claire pour l’avenir du logement en France », a déclaré Guillaume Martinaud, président du réseau Orpi, dans un post linkedIn.

