Dans cette turbulence, le marché des taux d’intérêt semble incroyablement stable. On le doit au secteur bancaire qui amortit les hausses et chutes de température monétaires.
C’est ainsi que le baromètre affiche pour ce mois de novembre 2025 une sagesse des taux sur la totalité des maturités, liée à un calme (parfois déconcertant) de l’OAT 10 ans (environ 3,43%), mais profitable aux ménages et aux projets d’achat immobilier.
Seule observation nouvelle notable : les fourchettes d’écart sur toutes les durées qui s’élargissent :
- Prêts relais : entre 3,55 et 3,85 % (taux indiqués hors assurance de prêt)
- Prêts sur 15 ans : entre 3,15 % et 3,65 %
- Prêts sur 20 ans : entre 3,20 % et 3,75 %
- Prêts au-delà de 20 ans : entre 3 ,30 % et 3,85 %.
L’écart se creuse entre les meilleurs profils et le reste du marché
Cet élargissement des fourchettes signifie que les banques sont prêtes à consentir des taux attractifs mais sur des profils haut de gamme, mais privilégient la prudence et la rentabilité sur la plupart des dossiers.
Cette situation s’explique par une anticipation largement digérée des marchés sur la notation de la dette française. Rappelons que la dernière agence de rating importante (Moody’s) a maintenu sa note à AA3 mais en ajoutant des perspectives négatives, après que Standard & Poor’s ait surpris le marché en anticipant de plus d’un mois sa publication, sanctionnant avec un A+ la mauvaise gestion du déficit et l’absence de réformes de profondeur.
Concrètement, pour les emprunteurs, cela signifie que les taux médians devraient être assez stables, voire en très légère hausse sur les prochains mois, pour recaler le coût de l’argent du refinancement bancaire sur les taux actuels (vers 3 ,50%).
Au-delà de la situation constatée, c’est la fébrilité politique qui préoccupe l’économie française. En effet, la cacophonie parlementaire n’a pas cessé, et la perspective d’une Loi de Finances ambitieuse s’éloigne de jour en jour. Quant au sujet du Logement, les amendements s’empilent, mais devront trouver auprès du Sénat une justesse et un équilibre des comptes peu évidents, sans décisions plus radicales.
Le marché du Neuf est plus que jamais dans le rouge vif. La rénovation est en panne. En l’absence de choc d’offre, les prix de l’Ancien repartent à la hausse, et les banques demeurent en vigilance forte à propos des orientations budgétaires, de la qualité des garanties sur les biens et de la solvabilité des ménages dans un contexte où les grandes entreprises s’interrogent sur leur stratégie.
Et tout cela en ayant en ligne d’horizon des élections locales dès le premier semestre 2026 et des échéances législatives et présidentielles en 2027, rarement favorables à la témérité des initiatives.
Pour celles et ceux qui ont des projets d’achat immobilier, c’est encore le moment de se décider, le crédit n’est toujours pas rationné.

