L’EdiTAUX des crédits immobiliers de novembre 2025 : les banques tiennent la barre dans un océan parlementaire agité.

Dire que la période est sereine serait un mensonge éhonté. Entre les coups de boutoir de tous les partis politiques pour créer un choc constitutionnel, et un environnement politico-économique international soumis au chaud-froid permanent des plus grandes puissances, difficile de se poser tranquillement pour construire des projets. Analyse par Bruno Rouleau, Délégué Général de la Fédération du Courtage en Crédit.
L’EdiTAUX des crédits immobiliers de novembre 2025 : les banques tiennent la barre dans un océan parlementaire agité.

Dans cette turbulence, le marché des taux d’intérêt semble incroyablement stable. On le doit au secteur bancaire qui amortit les hausses et chutes de température monétaires.

C’est ainsi que le baromètre affiche pour ce mois de novembre 2025 une sagesse des taux sur la totalité des maturités, liée à un calme (parfois déconcertant) de l’OAT 10 ans (environ 3,43%), mais profitable aux ménages et aux projets d’achat immobilier.

 

Seule observation nouvelle notable : les fourchettes d’écart sur toutes les durées qui s’élargissent :

  • Prêts relais : entre 3,55 et 3,85 % (taux indiqués hors assurance de prêt)
  • Prêts sur 15 ans : entre 3,15 % et 3,65 %
  • Prêts sur 20 ans : entre 3,20 % et 3,75 %
  • Prêts au-delà de 20 ans : entre 3 ,30 % et 3,85 %.

L’écart se creuse entre les meilleurs profils et le reste du marché

Cet élargissement des fourchettes signifie que les banques sont prêtes à consentir des taux attractifs mais sur des profils haut de gamme, mais privilégient la prudence et la rentabilité sur la plupart des dossiers.

Cette situation s’explique par une anticipation largement digérée des marchés sur la notation de la dette française. Rappelons que la dernière agence de rating importante (Moody’s) a maintenu sa note à AA3 mais en ajoutant des perspectives négatives, après que Standard & Poor’s ait surpris le marché en anticipant de plus d’un mois sa publication, sanctionnant avec un A+ la mauvaise gestion du déficit et l’absence de réformes de profondeur.

Concrètement, pour les emprunteurs, cela signifie que les taux médians devraient être assez stables, voire en très légère hausse sur les prochains mois, pour recaler le coût de l’argent du refinancement bancaire sur les taux actuels (vers 3 ,50%).

Au-delà de la situation constatée, c’est la fébrilité politique qui préoccupe l’économie française. En effet, la cacophonie parlementaire n’a pas cessé, et la perspective d’une Loi de Finances ambitieuse s’éloigne de jour en jour. Quant au sujet du Logement, les amendements s’empilent, mais devront trouver auprès du Sénat une justesse et un équilibre des comptes peu évidents, sans décisions plus radicales.

Le marché du Neuf est plus que jamais dans le rouge vif. La rénovation est en panne. En l’absence de choc d’offre, les prix de l’Ancien repartent à la hausse, et les banques demeurent en vigilance forte à propos des orientations budgétaires, de la qualité des garanties sur les biens et de la solvabilité des ménages dans un contexte où les grandes entreprises s’interrogent sur leur stratégie.

Et tout cela en ayant en ligne d’horizon des élections locales dès le premier semestre 2026 et des échéances législatives et présidentielles en 2027, rarement favorables à la témérité des initiatives.

Pour celles et ceux qui ont des projets d’achat immobilier, c’est encore le moment de se décider, le crédit n’est toujours pas rationné.

Categories: Conjoncture Actu
Bruno Rouleau: Bruno ROULEAU est co-fondateur et Délégué Général de la Fédération du Courtage en Crédit. Diplômé du CNAM dans le secteur bancaire, cadre durant une 20aine d’années au sein de 4 groupes bancaires. Il bascule dans le secteur de l’intermédiation bancaire en 2004, d’abord chez In&Fi Crédits qu’il rejoint peu de temps après leur création. Il en devient associé aux côtés de Pascal BEUVELET, crée avec lui l’IFIB (Institut de Formation) et l’activité de Financement Professionnel. Il y occupe aussi la fonction de Directeur des Partenariats, de l’Animation et Porte-Parole de l’enseigne. En 2010, il rejoint CAFPI au sein de la Direction Générale et du Comité Exécutif, en charge des Grands Accords, de l’Economie Sociale et de l’Organisation Interne. Passionné par l’entrepreneuriat, il crée en 2015 son cabinet de conseil en Formation et de conseil pour accompagner les entreprises et les réseaux dans leur virage digital, notamment dans la gestion de la relation Client. Revenu dans le secteur du courtage en crédit en 2018, il retrouve d’abord In&Fi Crédits comme membre du Comité de Direction, Directeur des Partenariats et Porte-Parole, et devient parallèlement secrétaire puis Président de l’APIC, avant de passer Secrétaire Général chez La Centrale de Financement, puis Directeur de la Stratégie et de l’Innovation, et Porte-Parole chez AFR Financement, tout en étant administrateur de la CNCEF Crédits jusqu’en juillet 2024. Il est également auteur d’ouvrages sur le courtage en crédit, référent réglementaire au sein d’organismes de formation, et intervenant en Faculté des Métiers.