Depuis le 1er février 2025, de nouvelles règles d’évaluation forfaitaire des avantages en nature liés à la mise à disposition de véhicules de fonction sont entrées en vigueur1. Concrètement, cette réforme a un impact direct sur le montant des cotisations sociales dues par les employeurs, notamment dans les entreprises immobilières.
Une hausse moyenne de plus de 66 % pour les véhicules thermiques et hybrides
Désormais, la valorisation annuelle d’un véhicule mis à disposition augmente significativement : par exemple, pour un véhicule de moins de 5 ans acheté par l’entreprise, l’avantage passe de 9 % à 15 % du coût d’achat hors carburant. En cas de prise en charge du carburant, la base peut même grimper jusqu’à 20 %. Les véhicules loués ou en LOA (location avec option d’achat) voient leur base passer de 30 % à 50 %, voire 67 % selon les modalités.
Des impacts financiers concrets
Prenons un cas pratique : un véhicule acheté 44 000 € TTC et mis à disposition sans prise en charge du carburant.
Avant le 1er février 2025 : l’avantage en nature annuel était de 3 960 €.
Depuis la réforme : il est passé à 6 600 €, soit 2 640 € de plus par an, représentant 220 € par mois de charges sociales et d’impôt sur le revenu supplémentaires.
Or, pour les professionnels de l’immobilier, la voiture de fonction est un outil de travail car son est bien souvent essentiel à l’activité commerciale (prospection, visites, déplacements réguliers). Cette évolution vient ainsi peser lourdement sur leurs charges.
Les véhicules électriques partiellement épargnés
La réforme prévoit toutefois un maintien du régime favorable pour les véhicules 100 % électriques, via un abattement revalorisé. Une incitation qui pourrait encourager certaines entreprises à réviser leur politique de mobilité, bien que les contraintes d’autonomie et d’infrastructure restent un frein dans certaines zones.
Une vive réaction des professionnels du secteur
Parmi les vives réactions liées à cette réforme, celle d’Olivier Bugette, fondateur de La Boîte Immo, résume le sentiment général du secteur dans un message sans détour publié récemment : « Un véhicule de fonction, indispensable à l’activité commerciale, devient un luxe fiscalement pénalisé. […] C’est décourageant. Et c’est dangereux. »
Il souligne l’impact concret sur les entreprises – avec « des centaines d’euros par mois, par salarié » – et sur les collaborateurs eux-mêmes, dont le net à payer pourrait baisser de près de 80 € par mois sans contrepartie, simplement en raison de cette réévaluation réglementaire. Il dénonce également une décision prise « sans débat, sans concertation, sans évaluation de l’impact réel ».
Ce qu’il faut retenir pour les professionnels de l’immobilier
Avec cette réforme, il devient indispensable de :
réévaluer les politiques internes de mobilité (type de véhicules, gestion du carburant, nature des contrats de mise à disposition) ;
anticiper les effets budgétaires sur les charges sociales ;
informer les salariés sur les conséquences fiscales et sociales de cette modification.