Tout le monde est suspendu aux différentes dates de la semaine prochaine : vote de confiance à l’Assemblée nationale, journée de mobilisation, publication de la notation de la France par l’agence Fitch…
C’est ainsi que le baromètre affiche pour ce début de mois de septembre 2025, une position d’attente de la part de la quasi-totalité des établissements prêteurs, avec un durcissement pour les banques qui avaient choisi de rester à l’identique en août, et ce dans des fourchettes d’écart toujours très étroites sur toutes les maturités, soit :
- Prêts relais : entre 3,45 et 3,75 % (taux indiqués hors assurance de prêt)
- Prêts sur 15 ans : entre 3,25 % et 3,40 %
- Prêts sur 20 ans : entre 3,35 % et 3,50 %
- Prêts au-delà de 20 ans : entre 3 ,50 % et 3,70 %.
Plusieurs éléments sont cependant à prendre en considération pour envisager la fin 2025, quel que soit ce qui se passera la semaine prochaine.
Quand la vigilance fige la finance
Les banques avaient prévu un millésime 2025 somme toute très proche de 2024 en termes du volume de transactions et avec des prix de marché également étales. La production du 1er semestre 2025 a été plus forte qu’anticipée (65 Mrds € de production de nouveaux crédits, soit aux environs de 130 Mrds € sur l’année et 850 000 transactions envisagées), et avec l’inertie du cycle de mise en force des prêts (environ 2-3 mois), les statistiques de production sont donc quasiment connues jusque fin 2025.
Du coup, il y a fort à parier que les prêteurs ne vont pas actionner la carte de l’agressivité commerciale et vont plutôt échafauder les plans d’actions pour 2026 en fonction de ce qui va se dénouer dans les prochaines semaines. Attendons-nous donc à un raffermissement des taux, sans non plus une flambée.
D’autant que dans le même temps, en l’absence de choc d’offre dans le logement, les prix remontent depuis 3 mois. Ceci peut générer de la part des prêteurs, un serrage des conditions d’octroi et sans doute à une vigilance sur l’apport personnel dans les nouveaux projets.
Ajoutons à cela encore le risque montant sur les engagements auprès des entreprises, qui peut venir aggraver la politique globale de distribution des crédits de toutes les enseignes prêteuses qui interviennent sur tous les marchés économiques. A rapprocher du sujet précédent avec les risques de licenciements consécutifs à la situation des entreprises.
Enfin, et ce n’est pas le moindre, l’avenir politico-financier de la France va être jugé par les différentes grandes agences de notation dans les semaines qui se profilent, avec pour conséquence une vraisemblable aggravation de la prime de risque souverain, qu’on retrouvera sur les taux de l’OAT et du TEC 10, et donc dans les grilles de taux des banques par référence.
Une fois encore, l’incertitude et l’instabilité ne font pas bon ménage avec la finance. Et s’il faut acheter, c’est maintenant assurément.
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