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Le DPE en 2026 : 50 % des logements chauffés à l’électricité reclassés et 850 000 passoires énergétiques requalifiées

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7 millions de résidences principales vont gagner +1 classe énergétique au 1er janvier 2026 suite à la réforme du DPE, dont 91 % sont des logements chauffés à l’électricité. 
Les logements les plus énergivores et les petites surfaces vont profiter de cette réforme. Casam décrypte l’impact chiffré de la réforme et propose un simulateur gratuit, permettant aux professionnels de l’immobilier et à leurs clients de découvrir si leurs logements sont concernés !

photo : Réforme du DPE en 2026

Le Premier Ministre a annoncé le 9 juillet 2025 la signature d’un décret modifiant le coefficient d’énergie primaire de l’électricité à partir du 1er janvier 2026. Dès cette date l’ensemble des DPE vont mécaniquement progresser, puisque tout logement intègre une part d’électricité dans sa consommation (éclairage, ventilation…). 7 millions de résidences principales (23 %) gagneront jusqu’à 1 classe. 

Ce sont principalement les logements chauffés à l’électricité qui en bénéficieront puisque 91 % des biens qui progressent d’une classe sont des biens chauffés à l’électricité. Concrètement c’est près d’1 propriétaire sur 2 qui gagnera +1 classe énergétique sur son DPE (47 % des DPE dont le bien est chauffé principalement avec de l’électricité). 

Ces chiffres sont tirés d’une étude réalisée par Casam, qui a observé un échantillon de 9105 diagnostics DPE représentatifs du parc de résidences principales grâce aux données en Open Data fournies par l’ADEME sur tous les logements ayant fait l’objet d’un diagnostic.

“Pour cela nous avons développé en seulement 48H un simulateur permettant de repérer pour chaque bien, leurs consommations électriques afin de leur appliquer le nouveau coefficient d’énergie primaire de 1,9 défini par le gouvernement”, indique Julien Besnard, fondateur de Casam, un label décerné aux professionnels de l’immobilier se formant à la rénovation énergétique pour mieux accompagner vendeurs et acquéreurs.

Étude de la répartition des DPE avant/après réforme

Étude de la répartition des DPE avant/après réforme, menée sur 9105 diagnostics représentatifs du parc de résidences selon les statistiques du développement durables issues de l’ADEME¹ (Méthode décrite au bas du communiqué)

« Depuis 2023 nous permettons aux professionnels de l’habitat, de plus en plus mis en difficulté par ces changements de réglementations répétés, de s’appuyer sur un simulateur offrant des informations chiffrées pour conseiller leurs clients sur leur DPE et les aides à la rénovation. Grâce à ce nouvel outil gratuit, notre communauté d’éco-conseillers immobiliers pourra dire à leurs clients s’ils sont affectés ou non par cette réforme, et continuer à se démarquer par leur conseil ».

Près d’un logement sur deux chauffés à l’électricité va gagner +1 classe énergétique

Pour rappel, le coefficient d’énergie primaire vise à prendre en compte l’énergie réellement consommée tout au long du cycle de production nucléaire lorsqu’un logement consomme 1kWh. En passant ce coefficient de 2,3 à 1,9 (-17%), l’impact d’un chauffage électrique dans le DPE se rapproche donc des autres modes de chauffage (fioul, gaz, bois…) fixé à 1.

Si tous les DPE connaîtront une progression, celle-ci atteindra -17 % pour les logements où le chauffage et la production d’eau chaude sont fournis par l’électricité, contre -2 % en moyenne pour les logements recourant à d’autres énergies. Une différence qui explique logiquement pourquoi 91 % des logements qui gagneront une classe seront des logements au chauffage électrique.

« Pour vulgariser, 17 %  correspond à un gain d’une demi classe énergétique sur l’échelle du DPE. La moitié des DPE dont la consommation est proche de la classe supérieure va donc basculer », explique Julien Besnard. C’est donc 47 % des logements chauffés à l’électrique qui gagneront une classe. « Le calcul est finalement assez prévisible, sauf pour les propriétaires se chauffant avec différentes énergies. Dans leur cas notre simulateur leur sera bien utile pour trancher ».

Qui sont les gagnants et les perdants de la réforme ? « 

« Si on entre dans le détail, on voit qu’en moyenne les biens chauffés à l’électricité ont, avant la réforme, de moins bons DPE que les biens chauffés au gaz, fioul, bois…  Il est donc normal de voir plus de biens E, F, G progresser suite à cette réforme. Les biens chauffés au gaz en C et D progressent donc peu » précise Julien Besnard.

Proportion de DPE qui gagneront 1 classe énergétique au 1er janvier 2026, selon leur classe énergétique actuelle

Proportion de DPE qui gagneront 1 classe énergétique au 1er janvier 2026, selon leur classe énergétique actuelle

“Au global on voit que ce décret répond à cette volonté d’équité et surtout de clarification écologique, dans un contexte où on demande aux Français d’abandonner les énergies fossiles pour la voiture mais pas pour le chauffage.”, analyse Julien Besnard.

Il n’y a pas que les biens 100 % chauffés à l’électricité qui bénéficient de la réforme. Certains ménages pour faire face à la hausse des prix de l’électricité ont opté pour l’installation d’un poêle à bois/granulés en appoint du chauffage électrique. Ils sont 34 % dans cette situation à gagner une classe énergétique.

Proportion de DPE qui gagneront 1 classe énergétique au 1er janvier 2026 selon l’énergie de chauffage principale

Proportion de DPE qui gagneront 1 classe énergétique au 1er janvier 2026 selon l’énergie de chauffage principale

Les biens énergivores et de petites surfaces profitent plus de la réforme

35 % des biens F vont gagner 1 classe contre 26 % de biens D.  « On est ainsi en mesure de confirmer les chiffres du gouvernement avec 850 000 résidences principales qui sortiront du statut de passoires énergétiques, donc de la classe F. Par ailleurs on estime que 50 000 logements classés G mis en location vont passer en F, et bénéficieront donc de 2 ans de répit supplémentaire, suite à la loi ayant interdit la location de biens G début 2025. »

Par ailleurs 41 % des logements de petites surfaces (inférieurs à 40m2) vont gagner 1 classe énergétique contre 23 % pour la moyenne des logements. Cela s’explique là aussi par la surreprésentation des logements chauffés à l’électricité. A Paris, où on trouve beaucoup ce type de bien, c’est 28% des logements qui vont gagner 1 classe énergétique.

« Les propriétaires bailleurs vont également retrouver des marges de manœuvre qu’ils n’avaient pas toujours quand leur logement est chauffé à l’électricité. Pour certains propriétaires bailleurs, il est simplement impossible pour ceux qui ne peuvent pas faire installer de pompe à chaleur, d’atteindre la classe énergétique D, qui leur permettrait de s’extraire de l’interdiction de location progressive sur les logements E, F, G imposée par la Loi Climat et Résilience », ajoute Julien Besnard. Ces propriétaires sont donc généralement forcés à vendre leur bien au rabais.

Professionnels de l’immobilier, tenez-vous informés sur ces informations instructives et tout à fait d’actualité pour informer au mieux vos clients, qu’ils soient vendeurs ou acquéreurs !


Méthodologie statistique utilisée

Échantillon initial de 10 000 logements disposant d’un diagnostic de performance énergétique (DPE) réalisés entre le 1er janvier 2022 et le 10 juillet 2025. 

Ont été retirés de l’échantillon initial :

  • les DPE aux données  incomplètes
  • un surplus de biens classés F afin d’obtenir la même répartition des logements que celle communiquée par l’ADEME

9105 logements ont finalement été analysés, dont 37 % sont chauffés à l’électrique et 36 % au gaz, en conformité avec la moyenne nationale. 

Julien Besnard

Julien Besnard est le fondateur de Casam, un label décerné aux professionnels de l’immobilier se formant à la rénovation énergétique. Prise de mandat, conseils vendeurs, prospection… les éco-conseillers en immobilier labélisés Casam se démarquent auprès de leurs clients notamment grâce à leur capacité d’estimer les aides à la rénovation et l’impact de travaux sur la valeur verte du bien. Casam, qui est partenaire de grands réseaux immobiliers, forment chaque année plusieurs centaines de professionnels.
Casam est également un bureau d’étude réalisant des audits énergétiques et développant une calculatrice énergétique pour les professionnels du bâtiment et de l’immobilier. Fort de cette double expertise, Julien Besnard conseille des leaders tels Castorama ou Atlantic dans l'élaboration de leur stratégie commerciale en lien avec le DPE et MaPrimeRénov'.
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