Le marché immobilier 2025 confirme son redressement après une longue période de ralentissement. À fin juillet, près de 910 000 transactions ont été enregistrées dans l’ancien, soit une hausse de 8,7 % sur un an. Un signal encourageant qui devrait porter le volume annuel autour de 925 000 à 930 000 ventes.
Cette reprise reste toutefois mesurée : l’économie française progresse lentement, les taux de crédit se sont stabilisés, et la confiance des ménages demeure fragile. Malgré un léger rebond des prix (+1 % attendu sur l’année), la hausse des droits de mutation (DMTO) et la rareté de l’offre freinent encore le marché. Le pouvoir d’achat immobilier, après s’être amélioré en 2024, marque désormais le pas.
L’inflation sous contrôle, mais une croissance qui sera modeste en 2025
L’inflation est maîtrisée et stabilisée à 0,9 % en août 2025. Après 2023 où elle s’était envolée à 6%, elle a reflué et est désormais stabilisée depuis février 2025 à un peu moins de 1%. Elle est donc revenue dans les clous de la cible de la Banque Centrale, qui a procédé à huit baisses de ses taux directeurs depuis juin 2024.
L’inflation est actuellement nettement plus faible en France que dans l’ensemble de la zone euro (+2,1%).
Désormais, les craintes sur l’inflation se sont transformées en craintes sur la croissance, notamment dans un contexte politique très incertain.
Les prévisions (de septembre de la Banque de France) pour la croissance du PIB sont de 0,7% pour 2025, 0,9% pour 2026 et 1,1% pour 2027. En 2026, l’incertitude politique (et fiscale) pourrait
nuire à la consommation et à l’investissement en France avec un effet négatif sur la croissance qui devrait toutefois être compensé par une moindre consolidation budgétaire.
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Stabilisation des taux de crédit
Après avoir été divisée par trois en deux ans, pâtissant de la baisse des ventes dans l’ancien et de la chute dans le neuf, la production de crédits à l’habitat se redresse.
Le niveau encore relativement modeste de la nouvelle production (13 milliards d’euros hors renégociations) se traduit par une stabilisation des encours de crédit : les remboursements de crédits sont équivalents aux mensualités des nouveaux crédits.
Les taux des crédits immobiliers ont reculé de 113 points de base en un peu moins de deux ans. Cette détente ne compense toutefois qu’un tiers de leur flambée des deux années précédentes, mais elle a offert une bouffée d’oxygène au marché du logement. Stables depuis mars 2025, ils s’établissent à 3,08 % en août 2025 selon l’Observatoire CSA/Crédit Logement, frôlant ainsi le seuil psychologique des 3%. Fait notable, ces taux se situent désormais en dessous des OAT à 10 ans, dans un contexte de concurrence entre les banques pour capter de nouveaux clients, et de défiance des investisseurs à l’égard de la dette publique française.
Alors que l’État doit se financer sur les marchés internationaux, les ménages s’endettent auprès des banques de détail, dont les ressources proviennent principalement des dépôts et du refinancement auprès de la BCE, souvent moins onéreux que le recours au marché obligataire.
Ce décalage n’est pas inédit : en 2012, lors de la crise de la zone euro, l’Espagne et l’Italie avaient vu leurs taux souverains s’envoler, sans que cela ne se traduise par une flambée parallèle des taux de crédit immobilier. Dans ce contexte, les taux des prêts à l’habitat en France devraient donc rester globalement stables au cours des prochains mois.
Par ailleurs, la hausse des taux des dernières années n’incite pas les ménages déjà propriétaires à déménager, au risque de voir leur taux de crédit augmenter sensiblement par rapport à leur crédit en cours (sans compter une éventuelle moins-value sur le prix du logement).
Redressement en cours des ventes, sans emballement
Sur 12 mois à fin juillet, 910 000 ventes ont été réalisées, un chiffre en hausse de +8,7% sur un an. Le redressement des ventes est en cours depuis octobre 2024. Depuis mai 2025, les ventes poursuivent leur hausse à un rythme moindre, en lien avec la fin de la baisse des taux de crédits, la hausse des DMTO et les incertitudes politiques, notamment.
La dynamique reste positive malgré ce léger tassement.
Hausse contenue des prix
Après avoir baissé en 2023 et s’être stabilisés en 2024, les prix s’inscrivent en légère hausse (+1% sur un an au 1er septembre 2025), à un rythme similaire à celui de l’inflation.
Cette quasi-stagnation des prix cache des disparités territoriales. Les prix sont encore en baisse sur un an dans les périphéries des grandes villes (-2,3% en banlieue parisienne et -1,1% dans la périphérie des 10 plus grandes villes de province). Ailleurs, les prix sont généralement en hausse modérée. A noter une dynamique positive en zone rurale (+1,9% sur un an), où les prix ont retrouvé leurs niveaux d’avant crise. La région parisienne est par ailleurs la zone où les prix ont le moins augmenté depuis 10 ans.
De manière générale, la baisse des prix survenue n’a pas entièrement compensé la hausse passée des taux, même en tenant compte de la hausse des revenus.
La capacité d’achat des acheteurs s’est redressée en 2024 et début 2025, sous l’effet de la hausse des revenus, de la baisse du prix des logements et de la baisse des taux. L’ajustement a déjà eu lieu, le marché s’est assaini, mais c’est encore insuffisant pour une franche reprise du marché à court terme.
Et il n’y a en principe plus de baisse de prix ou de taux à attendre dans les prochains mois.
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