Passoires thermiques : comment le DPE influence-t-il le marché immobilier ?

Près de trois ans après la promulgation de la Loi Climat et Résilience, SeLoger a mené une enquête sur son impact sur le marché immobilier. Le point sur ce qu’il faut en retenir.
certification DPE des diagnostiqueurs

Moins de passoires thermiques, à la vente comme à la location

L’étude se base sur une analyse économique de 7 millions d’annonces référencées sur SeLoger et sur un sondage mené par Opinion Way auprès de 5 200 Français. Selon cette dernière, la Loi Climat et Résilience porte déjà ses fruits. Ainsi, après une accélération du nombre de mises en vente de passoires thermiques entre juillet 2021 et janvier 2023 suite à la promulgation de la loi, force est de constater que cette dynamique connaît désormais un ralentissement.

Le nombre de mises en vente de biens classés F ou G a en effet baissé de 11,8 % depuis le 1er janvier 2023, a contrario des biens classés A, B, C, D et E. Comment expliquer une telle baisse ? 32 % des propriétaires interrogés affirment avoir réalisé des travaux de rénovation énergétique en 2023, permettant à 1 bien rénové sur 5 de sortir de la catégorie F ou G.

Même constat sur le marché locatif puisque près d’un quart des passoires thermiques ne sont aujourd’hui plus mises en location. Là aussi cette diminution peut s’expliquer par les travaux réalisés par les propriétaires bailleurs ou encore de leur volonté de se séparer de leur bien en raison d’un mauvais DPE. « La loi Climat et Résilience n’assèche pas l’offre locative, mais contribue à proposer une offre immobilière de meilleure qualité énergétique », précise Thomas Lefebvre, Vice-Président Data de SeLoger.

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Quelles conséquences sur la valeur des passoires thermiques ?

« Il y a une dizaine d’années, tout le monde se fichait du DPE. Maintenant il est très important et cela a un impact sur la valeur du logement », souligne-t-il. Au 1er mars 2024, les annonces immobilières répertoriées sur SeLoger de biens classés G affichent ainsi un prix 14 % moins cher qu’un bien classé D, soit 458 euros en moyenne en moins par mètre carré.  Un classé F affiche, quant à lui, un prix 13 % moins cher. A noter qu’à ces prix inférieurs s’ajoute également un taux de négociation plus agressif. La marge de négociation moyenne pour un bien G s’élève ainsi à 5,9 % contre 3 % pour un A.  Au final, un bien classé G se vendrait ainsi 16 % moins cher qu’un bien classé D selon SeLoger.

Une opportunité à saisir pour les acheteurs ?

Une différence de prix qui semble susciter de plus en plus l’intérêt des acheteurs.  SeLoger observe ainsi des demandes de contacts 1,5 fois plus nombreuses (+ 56 %) pour les annonces de vente de biens G par rapport aux annonces de biens D. Et pour cause, entre la décote des prix, la marge de négociation plus importante, et les aides allouées pour financer des travaux de rénovation énergétique, il devient intéressant d’acheter un bien classé G. « Dans un marché immobilier où il existe un problème de pouvoir d’achat, l’acquisition d’une passoire thermique devient une opportunité pour les acheteurs », conclut Thomas Lefebvre.

Pour en savoir plus :

www.seloger.com/data-dpe

Ce site accessible gratuitement permet d’appréhender en quelques clics les impacts de la loi Climat et Résilience sur le marché immobilier : décote du prix d’une passoire thermique, délai de vente ainsi que la part de passoires thermiques à louer dans un territoire.

 

 

 

 

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Stéphanie Marpinard: Après avoir évolué pendant 10 ans au sein d'un groupe spécialisé dans les médias étudiants, l’orientation professionnelle et la gestion de carrière, en tant que rédactrice en chef adjointe, Stéphanie Marpinard a choisi de travailler à son compte et collabore depuis à différents médias. Ses domaines de prédilection sont entre autres l'immobilier, l'emploi et les ressources humaines.