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Après deux années marquées par une baisse des volumes de transactions et une correction des prix, le marché immobilier ancien confirme sa dynamique de redressement au troisième trimestre 2025, selon les analyses publiées par les réseaux Laforêt et Century 21. Malgré tout, face aux tensions géopolitiques et à l’instabilité politique, ce dernier reste fragile et plus que jamais sous surveillance. Décryptage.
Enfin une bonne nouvelle en cette période de flou ! Le marché de l’ancien a confirmé au troisième trimestre une dynamique de reprise observée depuis plus d’un an. Les volumes de ventes sont ainsi repartis à la hausse au niveau national : + 8,1 % pour les appartements et + 10,1 % pour les maisons en comparaison du troisième trimestre 2024, selon le réseau Century 21. Un rebond de l’activité confirmé également par le réseau Laforêt qui a enregistré une hausse du volume de ses transactions de 16 % sur les 12 derniers mois.
Et force est de constater que cette dynamique se ressent désormais à l’échelle nationale. Paris enregistre ainsi une hausse de 10 %, les régions de 15 %, et l’Ile-de-France domine toujours largement avec + 21 %, selon Laforêt.
Cette reprise s’explique par un double mouvement. Côté acheteurs, les taux de crédit sont revenus à un niveau « normal » (environ 3,08 % sur 20 ans en août 2025, selon l’Observatoire Crédit Logement/CSA), tandis que les prix ont cessé de reculer. Côté vendeurs, la prise de conscience s’est généralisée : les biens sont mieux positionnés sur le marché et les négociations aboutissent plus vite. 8 transactions sur 10 se concluent aujourd’hui avec une négociation, contre 9 sur 10 il y a un an, d’après Laforêt.
« Le marché reste dynamique en 2025 et devrait s’établir en fin d’année entre 850 000 et 870 000 ventes, nettement au-dessus de l’an dernier. Seul point de vigilance : il ne faudrait pas que la hausse des prix soit trop forte et durable », souligne Charles Marinakis, président de Century 21.
Après une phase de correction, les prix repartent à la hausse, mais restent en deçà des pics post-Covid. La hausse reste contenue à + 4,3 % pour les appartements et + 2,7 % pour les maisons en un an, selon Century 21. Tous biens confondus, le prix moyen atteint désormais 3 405 €/m², soit une hausse de 4 % par rapport au troisième trimestre 2024, mais encore en dessous de 1,50 % par rapport à celui de 2022 où les prix atteignaient 3 457 €/m².
Toutefois, toutes les villes ne sont pas logées à la même enseigne. A Paris, le prix moyen s’établit à 9 646 € / m² au troisième trimestre, soit une hausse de + 6,5 % sur un an.
En Ile-de-France, les prix s’orientent également à la hausse : + 2 % pour les appartements et + 6,2 % pour les maisons.
Dans les régions, les prix progressent de 1,1 % pour atteindre 2 478 €/m², avec une forte hétérogénéité entre grandes agglomérations et villes moyennes, selon le réseau Laforêt, sur 12 mois glissants. Ainsi, les villes de Bordeaux, Toulouse et Marseille affichent des hausses respectives de 3,2 %, 1,5 % et 1,8 %, tandis que Dijon ou encore Biarritz marquent le pas avec des baisses de 3,8 % et 1,2 %.
A noter que les délais de vente demeurent élevés au niveau national : 95 jours pour les appartements et 102 jours pour les maisons, soit une hausse de 5 jours par rapport à 2024, signe d’un marché plus fluide, mais encore sélectif, selon Century 21.
La demande immobilière poursuit sa remontée, portée par le retour des primo-accédants et une amélioration des conditions de financement. Selon Laforêt, les projets d’achat progressent de 20 % sur un an au niveau national, avec des hausses de 23 % à Paris, 20 % en Île-de-France et 16 % en régions. Les appartements concentrent l’essentiel de cette progression (+24 %), contre + 17 % pour les maisons, en raison de budgets contraints et d’une préférence pour les biens urbains.
Problème, l’offre, bien qu’en augmentation, reste insuffisante pour absorber cette demande. Laforêt rapporte une hausse de +10 % du stock de biens disponibles sur 12 mois, avec + 5 % à Paris, + 12 % en Île-de-France et +9 % en régions. Les appartements progressent de +12 %, les maisons de + 8 %. Ce déséquilibre structurel, lié à une faible rotation du parc ancien et à une pénurie de constructions neuves, accentue les tensions sur le marché immobilier.
Avec un marché plus fluide, des délais raccourcis et une demande en forte hausse, le troisième trimestre 2025 marque incontestablement un tournant pour le marché immobilier, mais l’équilibre reste précaire. « Le marché immobilier français affiche des signes encourageants, avec un dialogue retrouvé entre acquéreurs et vendeurs, et un assouplissement des conditions de financement. Cette amélioration, bien réelle, demeure fragile, exposée aux variations des taux et de l’inflation, ainsi qu’aux tensions géopolitiques », souligne Yann Jéhanno, président du réseau Laforêt. Et de rappeler : « Pour la pérenniser, les pouvoirs publics ont un rôle déterminant : soutenir cette dynamique via des mesures ciblées en faveur des primo-accédants et des investisseurs, tout en évitant les décisions de court terme. »
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