« Le logement est la première préoccupation des Français mais aucun parti politique ne s’en soucie vraiment », Brice Cardi, L’Adresse

Quel regard portez-vous sur le marché immobilier en cette rentrée ?

Jusqu’au 8 septembre, j’avais un regard plutôt optimiste, avec le sentiment que tout allait mieux que l’an dernier à la même période. Nous avons en effet enregistré des volumes de ventes en hausse de 10 % sur 12 mois glissants. Nous avons eu un très bon début d’année, un bon semestre, et un été qui a confirmé le retour des primo-accédants. Les secundo-accédants ont également compris qu’il valait mieux agir maintenant plutôt que d’attendre. Les seuls absents restent les investisseurs, mais nous sommes globalement sur une dynamique de marché revenant aux volumes d’avant le confinement et la crise du Covid.

Comment l’incertitude politique risque-t-elle d’impacter le marché immobilier ?

Aujourd’hui, deux facteurs impactent le marché : l’envie, liée au moral et à la confiance des Français et les banques car 8 ventes sur 10 passent par un crédit. Cependant, je ne suis pas inquiet sur leurs objectifs d’octroi de crédits. Concernant les taux, qui recommencent à augmenter légèrement, la hausse ne devrait pas dépasser 25 points de base. Le seuil critique est de 3,5 % : au-delà, nous risquons de revivre le cauchemar de 2024. Je reste optimiste car je pense que hausse il y a, celle-ci devrait rester limitée, ce qui n’empêchera pas les Français de concrétiser leurs projets.

Avec le nouveau Gouvernement, quelles seraient, selon vous, les mesures les plus importantes à conserver en termes de politique du logement pour le prochain budget ?

Ce qui est essentiel, bien que difficile à inscrire au budget, c’est de finaliser le grand projet défendu depuis des années par nos syndicats : le statut du bailleur privé. Je suis pessimiste car bien que nous ayons eu une excellente ministre du Logement, Valérie Létard, les projets de décret annoncés avant l’été n’ont pas vu le jour. Si nous n’y arrivons pas avec elle, je doute pour la suite. Le logement est la première préoccupation des Français, mais force est de constater qu’aucun parti politique ne s’en soucie vraiment.

Vous avez récemment déployé de nouveaux services dédiés à l’immobilier haut de gamme et aux assurances. Quelles sont vos ambitions pour ces nouveaux projets ?

L’Adresse Assure corrige un retard : les banques ont pris ce marché, mais elles ferment 100 à 200 agences de proximité par an. Notre objectif est de récupérer ce service pour mieux protéger et accompagner nos clients en cas de sinistre. Nous sommes aujourd’hui le premier réseau immobilier français courtier en assurance. Cette nouvelle étape s’inscrit parfaitement dans notre ADN qui est de proposer toujours plus de services aux clients comme à nos associés. Pour nos sociétaires, cela génère des revenus complémentaires et récurrents. Grâce au modèle coopératif et de centrale d’achat, nous nous engageons à reverser la meilleure commission sur marge à nos sociétaires.

Et concernant l’immobilier de prestige, quels sont vos objectifs ?

Sans pour autant viser l’ultra-luxe qui reste un marché de niche, l’Adresse de Prestige a pour ambition de se positionner sur le marché des biens de qualité et haut de gamme, mais surtout de répondre aux besoins d’une clientèle exigeante. Pour ce faire, nous nous appuyons sur deux modèles. Un concept d’agences physiques, implantées sur des marchés ciblés haut de gamme. Ces dernières pourront devenir des « Adresse de Prestige » avec une identité visuelle et une charte propres, mais aussi proposer des services sur mesure. L’objectif est d’atteindre une quinzaine d’agences d’ici la fin 2026.

Mais nous souhaitons aussi déployer ce nouveau service partout en France afin de permettre à chaque sociétaire d’être en capacité de répondre au besoin ponctuel d’un client voulant acheter ou vendre un bien haut-de-gamme avec un excellent niveau de qualité de services. Dans cette optique, ces derniers vont bénéficier d’outils, de services, et d’évènements exclusifs pour leurs clients.

Comment se porte le développement du réseau L’Adresse ?

Nous connaissons une année record en termes de développement avec l’intégration de 60 nouvelles agences depuis le début de l’année, issues pour la plupart d’un autre réseau, avec d’ores et déjà des niveaux d’activité élevés ! Ainsi, nous fédérons plus de 350 agences immobilières et devrions passer le cap des 400 agences très prochainement !