Après plus de 2 ans de crise immobilière, le marché immobilier a enfin connu une dynamique positive au premier semestre 2025. C’est ce qui ressort du dernier point de conjoncture réalisé par le réseau Century 21 ce lundi 30 juin. Décryptage.
« Tous les indicateurs majeurs de l’immobilier sont au vert ! », s’est réjoui Charles Marinakis, président du réseau Century 21 France, au cours d’une conférence de presse qui avait pour objectif de présenter le bilan du réseau et l’analyse du marché de l’immobilier ancien au terme de ces 6 premiers mois de l’année. Il faut dire qu’après plusieurs années d’ajustements sévères, le premier semestre a enfin été marqué par une reprise significative des volumes de transactions. Selon les chiffres du réseau Century 21, le nombre de transactions a en effet progressé de +11,4 % au 1er semestre 2025 par rapport à la même période en 2024. La hausse des volumes est de 11,7% pour les maisons et de 11% pour les appartements.
« Cette reprise est avant tout liée à une accalmie sur le front des taux d’intérêts, conséquence d’une politique monétaire plus accommodante de la Banque Centrale européenne et du ralentissement de l’inflation, le tout conjugué à une réouverture du crédit bancaire », précise Charles Marinakis.
Évolution des prix : une stabilisation après des années de baisse
Autre signal positif, les prix de l’immobilier ancien ont connu une stabilisation au premier semestre 2025, mettant fin à la baisse observée depuis fin 2022. Selon Century 21, les prix des appartements ont légèrement augmenté de 0,6 % sur 12 mois, atteignant en moyenne 4 153 €/m², tandis que les maisons ont vu leur prix moyen progresser de 0,2 %, s’établissant à 2 496 €/m² par rapport au dernier trimestre 2024.
Le montant moyen d’une acquisition s’élève désormais à 272 514 € pour une maison (+2,1 %) et 230 950 € pour un appartement (+1,5 %).
Paris : une reprise à consolider
A Paris, le marché montre des signes de redressement après une longue période d’accalmie. Les volumes de ventes progressent de 6,5 %, et le prix au m² repasse au-dessus de 9 500 € (+1,6 %), une première depuis 2020. Toutefois, les prix restent 12 % inférieurs à leur pic de 2020, une correction qui a permis de rééquilibrer le marché. A noter que les jeunes acheteurs, dopent cette reprise, avec 17,4 % des acquisitions pour les moins de 30 ans et 34,9 % pour les 30/40 ans.
Les délais de vente, légèrement allongés à 95 jours, soit 2 jours de plus qu’il y a 1 an, reflètent un marché encore prudent, où acheteurs et vendeurs restent sur une ligne de crête.
Ile-de-France : une forte reprise avec des disparités
En Ile-de-France, l’activité immobilière bondit, avec une hausse des ventes de 16,5 % pour les appartements et de 14,6 % pour les maisons. Des disparités régionales persistent : les Hauts-de-Seine (+31,6 %) et la Seine-et-Marne (+26,8 %) se distinguent par une activité en forte progression sur les appartements, tandis que la Seine-Saint-Denis accuse une baisse de 0,6 % pour les maisons. Les prix varient, avec une hausse de 3,1 % pour les appartements (4 539 €/m²) et une baisse de 2,6 % pour les maisons (4 361 €/m²). Les Hauts-de-Seine restent les plus chers (6 094 €/m² pour les maisons, 6 902 €/m² pour les appartements), contre 2 639 €/m² et 3 140 €/m² en Seine-et-Marne.
Toutes les régions dans le vert
Pour la première fois depuis 2015, toutes les régions françaises enregistrent une hausse des volumes de transactions, marquant la fin d’un repli entamé en 2022 et amplifié en 2023 par la hausse des taux. Les Pays de la Loire (+19,4 %), la Nouvelle-Aquitaine (+19,2 %) et le Centre-Val de Loire (+17,3 %) mènent la danse, suivis par la Bourgogne-Franche-Comté (+15,4 %), les Hauts-de-France (+13,2 %), le PACA (+12,7 %) et l’Auvergne-Rhône-Alpes (+9,7 %). Les régions moins dynamiques, comme le Grand-Est (+2,5 %), la Normandie (+3 %), la Bretagne (+5,5 %) et l’Occitanie (+5,9 %), affichent néanmoins une croissance. Les délais de vente, souvent supérieurs à trois mois, s’améliorent dans certaines zones rurales et périurbaines, passant de 111 jours en Occitanie (+2 jours) à 83 jours en Bourgogne-Franche-Comté (-5 jours).
Les perspectives pour 2025
Le marché pourrait atteindre 850 000 transactions d’ici la fin de l’année, à condition tout de même que les tensions internationales n’entament pas cette dynamique à l’automne. Ces dernières, notamment au Proche et Moyen-Orient, font en effet planer le risque d’un choc inflationniste, comme celui déclenché par la guerre en Ukraine, qui pourrait affecter le pouvoir d’achat et freiner la reprise.
« Le second semestre devrait confirmer cette tendance, sous réserve d’une stabilité durable des taux, d’une confiance des ménages qui reste à consolider et d’un maintien des prix à un niveau redevenu acceptable », souligne le président de Century 21.
A noter que malgré ce tableau positif, des inquiétudes subsistent. L’investissement locatif recule, passant de 25,2 % à 24,3 % à l’échelle nationale et de 26,8 % à 24,4 % à Paris, accentuant la tension locative face à une production de logements neufs en net repli. « Contrairement au marché de la transaction, rien ne laisse augurer d’un avenir plus positif à court et moyen terme, sauf un arbitrage sur le statut de bailleur privé », conclut Charles Marinakis.
Après avoir évolué pendant 10 ans au sein d'un groupe spécialisé dans les médias étudiants, l’orientation professionnelle et la gestion de carrière, en tant que rédactrice en chef adjointe, Stéphanie Marpinard a choisi de travailler à son compte et collabore depuis à différents médias. Ses domaines de prédilection sont entre autres l'immobilier, l'emploi et les ressources humaines.